Quand le Québec m’écoeure
Par stephane-gendron
Quand j’étais au Parti québécois comme conseiller politique de 1994 à 1996, j’ai pu constater à maintes reprises le racisme à peine couvert de certains membres. Surtout lors du débat référendaire de 1995. Beaucoup d’incompréhension et de haine injustifiée envers ce que l’on appelait à l’époque «les maudits Anglais». C’est malheureusement dans ce genre de débat émotif que le fond peu reluisant de la nature humaine finit par s’exposer au grand jour. Heureusement, la graine du racisme semblait concentrée au sein d’une minorité que l’on pouvait qualifier de folklorique. Triste expérience, sauf celle vécue aux côtés de Jean Garon qui fut en soi fabuleuse.
Par ailleurs, Pauline Marois m’a surpris ce matin avec son projet de loi 195 intitulée «Loi sur l’identité québécoise» déposée à l’Assemblée Nationale. Vingt et un articles au total. Un texte qui m’a renversé. Un texte qui m’a insulté. Un texte qui m’a révolté. Et voici pourquoi…
Le projet de loi insiste sur la notion de citoyenneté québécoise accordée par le Gouvernement du Québec après prestation de serment. Idée ridicule et sans fondement juridique: le Québec n’a pas cette juridiction en vertu de la Constitution canadienne, ce pouvoir étant exclusif au Parlement fédéral en vertu de l’article 91 de l’Acte de l’Amérique du Nord Britannique. Problème réglé. Étonnamment, Pauline fait preuve d’incompétence au niveau législatif, et ce malgré sa «vaste expérience». Par ailleurs, le projet de loi vise de plein fouet les immigrants qui veulent s’établir au Québec en insistant sur une connaissance «appropriée» du français comme étant une condition sine qua non à l’obtention de la citoyenneté québécoise, le tout dans un délai imparti. À défaut, le nouvel arrivant – citoyen canadien – ne pourra se présenter aux élections municipales, provinciales, financer un parti politique et présenter des pétitions!
J’arrête ma réflexion là. Pauline Marois m’a fait vomir mon café ce matin.
Outre l’inconstitutionnalité flagrante d’un tel torchon, il y a les principes qui y sont véhiculés. Lier une «pseudo» citoyenneté d’un état fantoche comme le Québec à la «connaissance appropriée» de la langue française! Est-ce que Pauline est au fait qu’une bonne proportion de la population québécoise n’a pas cette connaissance dite «appropriée»? Qu’une bonne proportion de nos professeurs de français en devenir échoue les tests de français à l’université? Que les étudiants collégiaux et universitaires ne possèdent même pas une connaissance suffisante du français écrit et parlé avant d’entrer sur le marché du travail?
Faites-moi rire Mme Marois parce que ce matin, vous me faites peur.
Et de plus, le Parti québécois voudrait retirer des privilèges et créer deux catégories de citoyens pour le Québec en ne visant que les nouveaux arrivants. Vous n’êtes pas citoyen du Québec? Vous êtes donc un être humain de seconde classe. Vous ne pourrez participer à la vie démocratique et – comble du ridicule – ne pourrez signer ni présenter de pétition à l’Assemblée Nationale. Ça me rappelle l’Angleterre à la veille de la révolution américaine! Message: vous ne comptez pas pour nous. VIVE LE QUÉBEC LIBRE!!!
La politique du PQ – au lieu d’intégrer et de favoriser la «commune union» vient consacrer le racisme et l’ostracisme. Pas si mal pour un parti de gauche. Quelle contorsion intellectuelle!
Madame Marois, vous me faites peur. Vous me levez le coeur. Vous me répugnez.
Votre véritable visage est maintenant connu. Merci pour votre franchise et votre racisme avoué. Si vous prenez le pouvoir à Québec, j’espère avoir la possibilité de quitter cette terre qui m’aura vu naître. J’irai en exil un bon moment, le temps de voir votre échec se concrétiser à distance. Que le Parti québécois meurt au plus vite! René Lévesque doit se retourner dans sa tombe devant un tel scandale. Je ne vois plus grande différence entre ce parti et celui de Jean-Marie Le Pen. Que des similitudes…
Par manque de leadership, le Québec m’écoeure.