Ryan Kennedy : «Je veux gagner La Voix!»

Par Marie-Catherine Goudreau

Ryan Kennedy s’est fait grandement remarquer à l’émission La Voix dernièrement. Auteur-compositeur-interprète à saveur folk-country… d’un rock doux, il se dévoile à travers des balades dont l’inspiration est puisée dans son cœur et son vécu. Entretien avec un artiste des Pays-d’en-Haut, beau, sensible, à la voix pénétrante, qui veut définitivement gagner La Voix!

Qu’est-ce qui a changé pour Ryan Kennedy depuis son passage à La Voix?

L’attention sur moi! J’avais déjà des fans dans la musique parce que je joue dans les bars depuis quatre ans, mais je n’ai jamais eu autant d’attention que depuis mon passage à La Voix! J’ai vendu presque 700 albums en ligne en cinq jours, j’ai reçu 3000 messages et 2500 demandes d’amitié sur Facebook, ce qui prend habituellement des années à se produire. Je suis allé chez Jean Coutu tout à l’heure, et j’ai signé six autographes! Je ne suis vraiment pas habitué à ça!

D’où te vient le talent de la musique?

Mon père est un grand mélomane et mes parents ont toujours écouté de la musique chez nous. Il mettait des écouteurs sur le ventre de ma mère enceinte et me faisait écouter les Beatles, John Lennon… Donc, depuis tout petit, j’écoute de la musique en famille et, un jour, j’ai vraiment eu la piqûre. J’ai acheté une guitare, j’ai appris tout seul à jouer – j’ai l’oreille absolue -, et je me suis mis à écrire. J’ai sorti seulement un album de neuf chansons, Home Fires, mais j’ai du matériel pour en enregistrer quelques autres.

Joues-tu seulement de la guitare?

Non. De la mandoline, de la basse, de la batterie, du piano, de l’harmonica et j’apprends le violon en ce moment. Différents instruments touchent différentes cordes en moi et m’amènent ailleurs dans mon inspiration, dans mon écriture. C’est pour ça que je veux parfaire ma connaissance.

Tu écris sur quoi?

Mon premier album, Home Fires, est une rétrospective de mes cinq ans de mariage avec ma deuxième femme. C’est un disque très autobiographique sur mon cheminement des six dernières années. L’histoire commence avec Highway girl, une fille que j’ai rencontrée et qui a fait que j’ai quitté Sarah, pour me rendre compte par la suite que la vie que je menais ne correspondait pas aux vraies valeurs que je recherche. Tout au long de l’album, c’est le cheminement qui m’amène à réaliser que le plus important pour moi, c’est la famille. La dernière chanson s’appelle Dear Sarah, une lettre ouverte pour lui demander pardon.  

Donc tu écris à partir de tes tripes?

Complètement! C’est vraiment ma vie. J’ai eu une vie très rocambolesque jusqu’à maintenant. J’ai grandi au sein des témoins de Jéhovah et j’ai toujours senti que ce n’était pas pour moi, mais j’ai voulu plaire à mes parents et ne pas les décevoir. J’ai rencontré une fille à 18 ans, on est tombés en amour, et comme chez les témoins de Jéhovah on ne fréquente pas une fille sans être marié… je me suis marié. On s’est vraiment aimés, mais mon questionnement face à la religion a fini par séparer notre couple. Très croyante alors qu’au contraire je m’éloignais de tout ça, ma première femme a choisi de ne pas rester mariée à un non-croyant et a préféré qu’on se quitte. Elle est restée chez les témoins de Jéhovah avec notre fille de 6 ans que j’ai deux jours par semaine. La petite vit les deux mondes, mais je crois qu’elle saura faire la part des choses éventuellement.

Peu de temps après ma séparation, j’ai rencontré Sarah. Elle vivait une situation très similaire à la mienne. Elle aussi était dans les témoins de Jéhovah. On est devenus de grands amis. La relation était même fusionnelle. On s’est mariés. C’est ce qu’on connaissait. J’ai commencé à faire de la musique et à jouer dans les bars, mais je n’étais pas habitué à ça. Chez les témoins de Jéhovah, on ne fait pas ce genre de chose. J’ai vraiment fait l’imbécile, et finalement la relation s’est terminée, il y a un an et demi, après cinq ans. Sarah était une fille vraiment fantastique, c’était un bijou… On se voit encore aujourd’hui, on est demeurés très bons amis, mais la vie commune n’est plus vraiment envisageable.

Alors tu continues sur ta lancée.

Oui, mais différemment. Je me suis assagi. Les relations frivoles ne me rendent pas heureux. Je préfère une relation plus profonde avec une femme. Mais le mode de vie d’un musicien n’est pas facilement compatible. Alors pour l’instant, je suis célibataire, je respire. Avec La Voix de toute façon, c’est beaucoup de travail depuis septembre. On est là trois jours par semaine et je vais de radio en radio pour des entrevues. C’est un rythme fou!

Écris-tu seulement en anglais?

Surtout oui, mais sur l’album, j’ai une chanson en français, une autre en français et en anglais et j’écris de plus en plus en français aussi.

Qu’est-ce que tu aimerais qu’il se passe pour toi?

Moi, je veux gagner La Voix, même s’il y a déjà deux maisons de disques qui veulent me faire signer dès que l’émission est terminée, et que je rentre en studio en juin pour enregistrer, que je gagne ou non. À part ça, je vivais déjà de ma musique avant La Voix, alors je vais continuer à faire des shows, écrire, être en studio. C’est ce qui me rend heureux. J’aimerais aussi éventuellement partir en tournée avec mon band, me promener aux États-Unis, et faire bien des spectacles.

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