Saint-Adolphe-d’Howard : Le domaine L’Ultime inquiète des citoyens
Par Simon CordeauLe projet immobilier du domaine L’Ultime comptera 33 nouvelles constructions en bordure et près du lac Cornu, à Saint-Adolphe-d’Howard. Il s’agira de propriétés principales ou secondaires, explique le promoteur et co-fondateur du Groupe Sierra, Ghyslain Octeau Piché. Mais des résidents du secteur s’inquiètent de son impact sur les milieux naturels.
Le week-end des 6 et 7 mai derniers, le promoteur organisait des visites libres. « Nous, un petit groupe d’une douzaine de personnes, des citoyens des lacs Cornu et Long, avons fait une manifestation pacifique avec de l’information », raconte Jacques Rajotte, porte-parole du regroupement du lac Cornu.
Protéger les milieux humides

Des citoyens ont manifesté contre le domaine L’Ultime. Courtoisie : Marjorie Bourbeau
« L’idée n’est pas de rejeter tout développement », souligne M. Rajotte. Mais il croit que des milieux humides pourraient être endommagés de manière irréversible.
En octobre dernier, le promoteur a présenté le projet et une carte du terrain, préparée par la firme de consultants en environnement Amphybia. Mais selon M. Rajotte, cette carte omettait plusieurs milieux humides. « Il y avait à peine quelques zones humides identifiées sur le bord du lac, mais aucune dans les terres. »
Avec l’aide d’une technicienne en environnement, les citoyens ont identifié des zones humides non-répertoriées, photos à l’appui, et ont soumis un « rapport maison » à la Municipalité, indique M. Rajotte. Ils demandent maintenant que la Municipalité commande une contre-expertise. « On est prêts à partager les coûts. C’est important qu’il y ait une étude indépendante. »
« Aucune construction n’est faite dans des milieux humides. Il n’y a aucun milieu humide qui est touché », assure plutôt M. Octeau Piché. Selon lui, les citoyens s’opposent simplement au projet et cherchent donc « des bobos en quelque part ». « Les citoyens ne sont pas des biologistes. Amphybia a fait une analyse de manière complète. C’est une firme réputée. Nous-mêmes, dans le respect des règlements, on a déboursé de grosses sommes pour obtenir une expertise dans les règles de l’art. »
Le faucon pèlerin, une espèce menacée, a bien été identifié sur une partie du territoire, concède le promoteur, mais celle-ci ne sera pas touchée par le développement. Quant aux milieux humides identifiés, M. Octeau Piché assure qu’ils seront protégés. En outre, il soutient que les règles environnementales sont même plus exigeantes à Saint-Adolphe-d’Howard qu’ailleurs dans la région. « Mais en bout de ligne, c’est une bonne chose. C’est fait une fois, et ça va être bien fait. »
Offre d’achat ?
À l’automne dernier, des citoyens auraient proposé au promoteur de lui racheter les terrains, afin de les protéger, raconte M. Rajotte. « Il aurait voulu un gain important. Ce qu’on lui a offert, c’était le prix payé [en 2021] plus une légère augmentation. »
M. Octeau Piché, quant à lui, affirme ne pas avoir reçu d’offre « formelle ou ferme ». « On a eu des discussions initialement avec certaines personnes. Mais leurs intentions n’étaient pas réalistes. Donc ça n’a pas été plus loin. »
Communications difficiles
« La conversation est devenue difficile avec la Municipalité de Saint-Adolphe-d’Howard. Leur position, c’est que les documents ont été soumis et que c’est conforme à la règlementation. […] On a demandé d’avoir accès au rapport, mais ç’a été refusé par la Municipalité », regrette M. Rajotte.
Le maire de Saint-Adolphe-d’Howard, Claude Charbonneau, n’était pas disponible pour répondre à nos questions. « La Municipalité prend en compte les inquiétudes des citoyens. Nous suivons le dossier de près », s’est-il contenté de répondre par courriel.
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