Saint-Adolphe-d’Howard : vraiment utile, un stationnement en forêt ?
Par Alec Brideau
Une résolution pour la nomination d’un parc a fait réagir bien des résidents, à la séance du conseil municipal de Saint-Adolphe-d’Howard du 23 mai dernier. Ceux-ci disent ne pas avoir été consultés pour l’aménagement de cet espace, qui inclurait un petit stationnement pour accéder à la forêt.
Le 20 juin dernier, à la séance du conseil, le conseiller municipal Daniel Millette a proposé une nouvelle résolution pour désigner l’endroit comme étant le « Parc de la nature ». Dans le document de la séance, il est indiqué qu’il s’agit d’un espace public à moins de 60 mètres du chemin des Mélèzes et des terres publiques, avec l’inauguration prévue pour cette année. Il est aussi indiqué qu’une aire de stationnement et un sentier sont prévus pour faciliter l’accès.
Le conseiller Millette, qui s’occupe des finances et des travaux publics pour la Municipalité, est accusé de conflit d’intérêts par plusieurs citoyens.
Un accès pour la chasse ?
Des citoyens habitant sur le chemin des Mélèzes nous indiquent ne pas comprendre la nécessité de ce projet, surtout si l’objectif est de protéger les arbres et l’environnement. Agnès Gruda, ancienne journaliste à La Presse, fait partie de plusieurs citoyens qui soupçonnent M. Millette, ainsi que son frère, de vouloir créer un stationnement et un accès à la forêt pour y pratiquer la chasse.
« Rien ne montre qu’il s’agissait d’un besoin, sauf pour les chasseurs qui, pendant quelques semaines, auraient besoin d’accéder aux sentiers, indique-t-elle. Aussi, ce qui me dérange personnellement là-dedans, c’est que ça a été adopté tout croche. Le vote s’est fait avec des cartes où on ne voyait pas la propriété de Pierre. »
Pierre Marier, un autre citoyen habitant le chemin des Mélèzes, a effectué plusieurs démarches pour essayer d’obtenir des explications à propos de ce projet. Un jour, de l’autre côté du chemin devant chez lui, M. Marier a aperçu des rubans rouges dans la forêt. Il a ensuite fait des recherches pour comprendre de quoi il s’agissait. C’est là qu’il dit avoir appris le projet d’espace de stationnement et de sentier.
« Je me suis tapé les procès verbaux du conseil municipal, dit-il. Une résolution a été passée, sans que personne ne soit au courant, pour créer un parc avec un stationnement. Le chemin choisi est directement en face de ma propriété. Déjà, c’est un problème en soi, mais ce n’est pas le pire. Le vrai problème, c’est que pour y avoir accès, on passe sur un chemin privé, que j’ai élargi et aménagé, et qui me sert d’entrée. »
Un désaccord
M. Marier a fait construire sa maison il n’y a que cinq ans. Elle n’apparaît donc pas sur les plans que la Municipalité a utilisé pour le projet.
« Plusieurs personnes ont écrit au maire [Claude Charbonneau], ajoute M. Marier. Je lui ai demandé qu’il vienne sur place. Il s’est déplacé, parce qu’il m’a avoué, un moment donné, qu’il ne connaissait pas du tout le secteur et n’était jamais venu. C’est un projet qui a été élaboré uniquement sur carte. Les conseillers municipaux qui ont voté pour étaient dans la même situation. »
Une pétition a aussi été lancée contre le projet du Parc de la nature. Elle comptait 175 signatures en date de mardi, 9 septembre, à 11 h 00.
D’autres solutions
Mme Gruda souligne qu’il y a d’autres moyens d’accommoder les gens, surtout cinq ou six à la fois, pour une question de stationnement.
« À Saint-Adolphe-d’Howard, les gens n’ont pas le droit de se stationner dans la rue, rappelle-t-elle. Si on veut que les gens puissent accéder à tout ça, on peut tout simplement faire une zone de stationnement tout près, au lieu de détruire un bout de forêt, faire venir des bulldozers, mettre de la garnotte, etc. Je ne comprends pas pourquoi on ne pourrait pas faire une dérogation pour permettre l’accès aux sentiers. Ça permettrait de se stationner dans la rue, de tel à tel endroit. »
De plus, un stationnement se situe déjà à quelque 800 mètres de l’endroit, à la plage du lac Pierre-Aubin, et qui donne également accès à la forêt, souligne Mme Gruda.
La Municipalité
Accès a voulu discuter avec le maire Claude Charbonneau, mais celui-ci nous a répondu, par courriel, qu’il n’était pas disponible pour une entrevue. Le maire nous a plutôt transféré un courriel du 27 août dernier, en réponse à l’Association des propriétaires du Domaine des Lacs.
« Considérant que le stationnement est interdit dans les rues et la demande d’accès aux terres publiques, pour permettre l’accès à ces terres aux citoyens, le conseil à décidé de prendre un terrain lui appartenant pour en faire un parc d’accès. Nous avons réduit la grandeur du déboisement et le nombre de stationnement. Le stationnement devrait avoir de 6 à 8 cases. Il y aura moins de 10 arbres qui seront coupés. Je n’ai pas de date précise à vous fournir, mais les travaux sont prévus dans les semaines à venir. »
Accès a aussi tenté de communiquer avec M. Millette, mais ce dernier n’avait répondu à aucun de nos messages au moment de publier ces lignes.