Saint-Sauveur : Mieux gérer le ruissellement
La Ville de Saint-Sauveur réalisera des travaux et des mesures correctives du drainage, au sommet de la Marquise, pour 357 000 $. « Ça implique la construction d’un bassin de rétention dans le secteur Héritage, pour améliorer la situation et éviter les débordements sur la rue Vicomte », explique Sébastien Bouchard, chef de division du génie et de l’hygiène du milieu.
Il s’agira d’infrastructures vertes, précise Brigitte Voss, directrice du Service de l’environnement et du développement durable. « On se sert de la végétation et d’espèces adaptées, qui agissent comme filtrant. Il n’y aura pas de béton ou d’asphalte. On y va de manière naturelle. » L’eau de ruissellement sera retenue, pour éviter les débordements, puis elle s’infiltrera tranquillement dans le sol et la végétation. Une installation semblable existe déjà de l’autre côté, sur le versant nord de la montagne.
Réduire l’impact de l’urbanisation
Selon M. Bouchard, cet aménagement était « inévitable ». « Il y a beaucoup d’eau. C’est un gros bassin versant, avec la montagne, qui se déverse vers le sud. Et maintenant qu’il y a des rues [sur la montagne], c’est certain qu’il y a plus de ruissellement. »
Il existe des normes d’urbanisme pour réduire l’impact du développement sur le ruissellement des eaux pluviales, explique Mme Voss. « Il y a un pourcentage d’espaces naturels à préserver quand on fait du développement. C’est entre 30 et 50 %, selon certains critères et le secteur. À l’extérieur du périmètre urbain, c’est plus autour de 50 % qui doit être préservé. »
Les surfaces urbanisées, comme les rues et les bâtiments, sont imperméables. Donc l’eau ruisselle et doit être redirigée, vers des égouts pluviaux par exemple. Mais la végétation, elle, permet de retenir l’eau là où elle tombe. « On veut que l’eau reste le plus possible sur les terrains et qu’elle soit absorbée par le sol », continue Mme Voss.
Lorsque des travaux ouvrent le sol, durant du déboisement, l’excavation ou le déblais-remblais par exemple, cela peut aussi amplifier le ruissellement et ses impacts. « Donc on exige des mesures de prévention de l’érosion, comme l’installation de barrières ou de trappes à sédiments », ajoute Mme Voss.
S’adapter
Cela dit, certains ajustements sont nécessaires pour moderniser les normes. D’ailleurs, la Ville de Saint-Sauveur travaille sur un Plan directeur de la gestion des eaux pluviales. « On est en train de l’élaborer depuis plus de deux ans. On va modéliser toute la ville et ajuster nos flûtes au Guide de gestion des eaux pluviales du ministère de l’Environnement », explique M. Bouchard.
Ce plan prendra en compte la topographie accidentée de Saint-Sauveur, ainsi que la répartition des surfaces perméables et imperméables sur le territoire. « On améliore la situation partout. […] Avant, les normes étaient plus générales. Là, on veut sectoriser la réglementation », continue M. Bouchard.
Ce sera aussi l’occasion de s’ajuster aux changements climatiques, ajoute Mme Voss. Par exemple, des pluies de forte intensité qui arrivaient aux 100 ans sont aujourd’hui plus fréquentes, illustre-t-elle. Il faut donc élever les normes, pour prendre en compte ces précipitations accrues.