(Photo : Davy Lopez - Nordy)
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Sainte-Adèle accueille sa première halte climatique

Par Alexane Taillon-Thiffeault (Initiative de journalisme local)

La halte climatique l’Escale a ouvert ses portes le 10 novembre au centre-ville de Sainte-Adèle, offrant aux personnes vulnérables un lieu chauffé, sécuritaire et accessible en tout temps durant la saison froide.

Appuyée par la Maison Lyse-Beauchamp et le CISSS des Laurentides, cette initiative vise à répondre à une réalité qui, bien que moins visible qu’ailleurs au Québec, s’est accentuée dans la MRC des Pays-d’en-Haut au fil des ans.

La crise de l’itinérance ne touche pas Sainte-Adèle avec la même ampleur qu’à Montréal, Québec ou Saint-Jérôme. Toutefois, un manque de ressources, de services et de logements sociaux a fait croître la problématique. L’arrivée d’une halte climatique permet ainsi d’offrir un espace adapté aux besoins des personnes en situation d’itinérance.

Selon la mairesse Nadine Brière, la forme que prend l’itinérance dans la région diffère des images souvent associées aux grands centres. « Nos itinérants sont davantage des gens sans domicile fixe, donc qui ont des voitures et qui dorment dans leur voiture », explique-t-elle. Ne pouvant s’installer durablement dans les stationnements publics, ils se déplacent d’une ville à l’autre. Une halte comme l’Escale leur offre donc un lieu stable où se poser.

Un service 24/7

Ouverte sept jours sur sept, 24 heures sur 24, la halte offre un espace chauffé, des douches, une buanderie, des sanitaires, ainsi que des boissons chaudes et collations à l’occasion. On ne peut y dormir, mais les usagers peuvent s’y reposer, socialiser et, surtout, rencontrer des intervenants spécialisés.

Cette présence professionnelle est centrale pour la mairesse. « Ce qui me rassure le plus, c’est que ces gens-là ont les services dont ils ont besoin. Ils ont des intervenants qui sont en mesure de les aider », dit-elle. L’accompagnement offert sur place permet d’aborder une foule de besoins : des démarches administratives, des demandes de logements sociaux, de l’aide pour récupérer des documents essentiels, jusqu’à l’obtention d’une adresse postale, souvent nécessaire pour accéder aux programmes gouvernementaux.

À ses yeux, la halte est donc un outil concret pour « les faire rentrer dans le système », puisque plusieurs d’entre eux, sans adresse ni stabilité, se retrouvaient auparavant « exclus » des services publics.

Un impact déjà visible

Bien que la halte ne soit pas gérée par la Ville, son implantation suscite un accueil favorable à Sainte-Adèle, autant chez les citoyens que chez les commerçants. « Ce que les commerçants remarquent, c’est qu’ils ne sont plus à l’intérieur de leur commerce pour se réchauffer. Ils sont maintenant à la halte chaleur, à un endroit bien précis », observe la mairesse. Cette nouvelle dynamique contribue à une meilleure cohabitation entre la population et les personnes vulnérables, ce qui constituait l’un des objectifs du projet.

Les organismes travaillant en itinérance estiment qu’environ une quarantaine de personnes sont concernées sur l’ensemble de la MRC, bien que les statistiques demeurent difficiles à établir en raison de la nature même de l’itinérance sans domicile fixe.

Un enjeu régional

Même si la halte bénéficie à Sainte-Adèle, Nadine Brière souligne que la problématique n’est pas propre à sa municipalité. « Ce n’est pas vrai que c’est juste Sainte-Adèle qui a des itinérants. On a cette problématique-là dans la plupart de nos municipalités », affirme-t-elle. Le dossier, dit-elle, nécessite une approche coordonnée au niveau régional, notamment en collaboration avec la MRC, le CISSS des Laurentides et d’autres partenaires.

La mairesse rappelle que le financement dédié à l’itinérance n’est pas encore perpétuel et que le dossier relève pour l’instant du CISSS et du ministère de l’Habitation. Elle compte toutefois poursuivre le travail au palier régional afin d’assurer une réponse adéquate et durable.

Celle-ci estime d’ailleurs que ce travail pourra, à terme, réduire le nombre de personnes en situation d’itinérance dans la municipalité, en facilitant leur accès aux services qui leur étaient auparavant hors de portée. « Pour moi, c’est le principal. Savoir qu’ils ont maintenant les services adéquats, et des intervenants pour les aider », conclut Mme Brière.

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