Sainte-Adèle entérine la plus importante entente de bassin versant jamais signée au Québec

Par Éric-Olivier Dallard

Comme l’avait annoncé Accès dans sa dernière édition, le 14 mai demeurera synonyme de journée historique pour Sainte-Adèle et par extension, tout le Québec. Une victoire qui changera le visage de la rivière du Nord pour toujours et qui annonce un vent de changement favorable pour les générations futures ici et ailleurs.

Avec cette entente, la ville s’engage à investir 4,7 M $ en travaux de réfection majeurs pour améliorer l’ensemble de son réseau d’égout. On sait d’ores et déjà que l’usine d’épuration des eaux usées de Mont-Rolland était devenue désuète au fil des ans. Le système d’égout collectait à la fois les eaux pluviales et usées, ce qui fait qu’à chaque ondée importante, des quantités non négligeables d’eaux usées se déversaient directement dans la rivière du nord. L’augmentation de la population n’aidait en rien la situation et la pression sur le réseau était devenue insoutenable.

Les travaux prévoient entre autres l’installation de nouveaux systèmes technologiques et la rectification d’ouvrages de surverse, qui permettront de réduire de 90% les concentrations de coliformes fécaux à la sortie de l’usine et de réduire de moitié les rejets dans la rivière. Le processus de règlement est amorcé et ce, même si la ville n’a pas encore obtenu l’assurance d’une aide financière de la part des ministères en charge de ces dossiers. Tout au long du processus, l’Agence de basin versant de la rivière du nord (Abrinord) évaluera le suivi des travaux. Les citoyens seront appelés à contribution en réduisant leur consommation d’eau, principalement durant les heures de pointe, et en disposant de leurs déchets ailleurs que dans le réseau.

Première d’une longue liste

Le président d’Abrinord, Jacques Goulet, était visiblement heureux de cet accord. Celui-ci a tout de même rappelé qu’il faudra porter une attention particulière aux fosses septiques et aux champs d’épuration non conformes, qui contribuent également à la présence de coliformes fécaux dans la rivière. «L’effet de cette entente sera majeur, a souligné Jacques Goulet. Jusqu’à l’exutoire de notre bassin versant, à Saint-André-d’Argenteuil, la rivière se portera mieux, mais sachez que des ententes peuvent être signées pour toute action positive répondant à un objectif du Plan directeur de l’eau établi par le gouvernement.»

Le directeur général d’Abrinord, Benoît Gravel, a pour sa part félicité les acteurs du milieu qui, en très peu de temps, on réussi à se mobiliser. «Le gouvernement a créé des municipalités et des comtés avec des cartes territoriales, mais pour protéger la nature et l’environnement, on ne doit pas gérer de façon administrative, mais par bassin versant », a déclaré le maire Jean-Paul Cardinal, qui songe à étendre la facture à tous les citoyens de sa ville et non seulement à ceux et celles qui sont collectés au réseau d’égout. «La rivière appartient à tous», a-t-il déclaré en guise d’explication.

Un étudiant pour l’été

Par ailleurs, la ville de Sainte-Adèle a conclu une autre entente avec le Conseil régional en environnement des Laurentides (CRELA) cette fois, dans le cadre du projet Bleu Laurentides. À compter du 22 mai, un étudiant en biologie élaborera un plan d’action prioritaire à l’intention des riverains dans le but d’améliorer les dizaines de lacs qui se trouve sur le territoire.

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