Sainte-Adèle : environnement, urbanisme et transparence au cœur du débat
Le ton est resté courtois mais ferme, le samedi 11 octobre dernier, au Cinéma Pine, alors que les deux candidats à la mairie de Sainte-Adèle, Nadine Brière et Martin Jolicoeur, ont pris part à un débat devant une salle comble.
Organisé bénévolement par des citoyens, le débat a permis de mesurer les visions contrastées des deux aspirants à la mairie sur les grands enjeux de la ville : développement immobilier, environnement, finances publiques et participation citoyenne.
Protéger avant de bâtir
Dès les premières questions, la protection du territoire et la planification du développement se sont imposées comme thèmes dominants. Les deux candidats ont reconnu l’urgence d’agir pour préserver les espaces naturels adélois. « Nous disons clairement : un moratoire s’impose. Avant de continuer à développer, il faut reprendre le contrôle, revoir notre réglementation et restructurer le département d’urbanisme », a affirmé Nadine Brière, dénonçant une croissance « trop rapide et mal encadrée ».
De son côté, Martin Jolicoeur a misé sur une approche plus pragmatique : « Notre protection de territoire de 75 000 pieds carrés par maison en montagne va faire en sorte qu’on ne sera jamais une banlieue. Sainte-Adèle restera une région touristique avec un aspect campagnard. »
« Protéger 30 % de notre territoire, c’est en réalité protéger 100 % de ce que nous avons ici : nos lacs, nos montagnes et nos sentiers », a résumé la candidate au district 1 Karinne Allard-Villeneuve, dans l’équipe Jolicoeur.
Finances municipales
Les candidats ont aussi abordé la question de la dette et du budget de la Ville, en hausse de plus de 11 millions $ en quatre ans. « Il faut freiner la croissance du budget, miser sur la prévention plutôt que sur l’urgence et respecter la capacité de payer des citoyens », a déclaré Nadine Brière, s’engageant à consulter la population avant toute décision majeure.
Martin Jolicoeur a quant à lui insisté sur la nécessité de mieux contrôler les dépenses : « On dépense des milliers de dollars pour des rapports inutiles dont on connaît déjà la conclusion. On va contrôler maintenant les dépenses à Sainte-Adèle et il n’y aura pas de faux rapports. »
Développement immobilier et eau potable
Les deux candidats se sont entendus sur un point : le développement immobilier doit être mieux encadré pour éviter la saturation du réseau d’aqueduc et d’égout. « On va faire un portrait complet de nos infrastructures municipales : la station d’épuration, le réseau d’aqueduc, la capacité réelle de nos installations. On ne veut pas se retrouver comme à Saint-Lin, à manquer d’eau à cause d’un développement massif », a expliqué Martin Jolicoeur.
Martin Jolicoeur a proposé également d’imposer des lots minimums de 75 000 pieds carrés pour limiter la densification excessive.
Nadine Brière, elle, supporte plutôt l’idée d’une refonte complète du plan d’urbanisme avec moratoire pour « planifier, structurer et encadrer le développement de Saint-Adèle de manière cohérente et durable. »
« Déjà là, il va y avoir une pause sur les grands projets », ajoute-t-elle.
Logement abordable et itinérance
Le débat a aussi abordé le défi du logement abordable et la question de l’itinérance, deux réalités bien présentes à Sainte-Adèle. « Nous sommes prêts à offrir un terrain municipal et à absorber les taxes pour favoriser la construction de logements sociaux, avec l’aide des gouvernements », a affirmé M. Jolicoeur.
Quant à l’itinérance, Mme Brière a rappelé qu’une halte chaleur ouvrira bientôt au centre-ville : « On ne réglera pas ce dossier en balayant le problème sous le tapis. Il faut travailler avec nos partenaires régionaux. »
Participation citoyenne et transparence
La transparence et la participation citoyenne ont également occupé une place importante dans le débat. Tous deux ont promis de redonner la parole aux citoyens. « C’est bien beau de vous consulter, mais encore faut-il vous écouter », a lancé Mme Brière, qui s’est engagée à rendre publics les sondages et consultations menés par la Ville.
Jolicoeur a pour sa part promis de ramener les cafés citoyens et de diffuser à nouveau les séances du conseil sur Facebook Live : « La participation citoyenne, comme vous le faites aujourd’hui, c’est très important. »
Alors si les deux candidats s’opposent sur les moyens, leurs discours convergent tout de même sur la nécessité de protéger l’environnement, de freiner le développement mal planifié et de mieux informer la population.