Plus de 500 personnes ont signé une pétition s’opposant à la fermeture du guichet automatique de la Caisse Desjardins à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson. Celui-ci sera retiré de la Municipalité le 21 février prochain. Les gens devront se rendre à Sainte-Adèle ou Saint-Sauveur pour utiliser ses services.

« Le territoire de notre municipalité est vaste et le retrait de ce service, le 22 février prochain, entraîne pour la population massonnaise des déplacements importants vers un autre point de service. De nombreuses personnes n’ont pas de véhicule et/ou ont de la difficulté à utiliser les outils informatiques et services offerts en ligne via AccèsD de Desjardins », peut-on lire dans la pétition.

On y explique aussi que plusieurs commerces du village « requièrent des paiements en argent comptant, comme le marché public estival, le magasin de l’église la Friperie […], le marché de Noël ainsi que des services alimentaires ambulants lors des fêtes au village ». « La fermeture du guichet automatique, situé au cœur du noyau villageois, aura un effet négatif sur notre économie locale », plaide-t-on.

Rappelons que le Mouvement Desjardins a annoncé au mois de janvier la fermeture de 30 % de ses points de service et de ses guichets automatiques d’ici le 31 décembre 2026. Dans les Pays-d’en-Haut, ce sont ceux de Morin-Heights et de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson qui seront fermés, alors que ceux de Sainte-Adèle et Saint-Sauveur, resteront ouverts.

« Une grosse déception » 

Isabelle Sauvé, citoyenne de la municipalité et instigatrice de la pétition, déplore cette décision de Desjardins. « C’est comme si on ne prend pas en compte les gens en région. Beaucoup de personnes ici sont âgées et n’ont pas d’outils informatiques à leur domicile », soutient-elle.

« C’est une grosse déception. Plusieurs n’ont pas de véhicule et ne pas voient comment ils pourront se rendre à Sainte-Adèle. On a l’impression qu’on laisse tomber ceux qui ont été le support de Desjardins autrefois », ajoute pour sa part le président du Club de l’âge d’or du Lac Masson, Rémy Tondreau.

Le local du club est d’ailleurs situé à côté du guichet. À cet endroit, on trouve plusieurs organismes ou entreprises qui forment un noyau villageois à Sainte-Marguerite. « On va perdre un élément qui fait partie de la culture du village. » On y trouve notamment la friperie, le Café O’Marguerites, la bibliothèque, l’hôtel de ville et la Société d’histoire de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson.

Desjardins maintient sa décision

Vendredi après-midi, Mme Sauvé et Mme Tondreau se sont rendus à Sainte-Adèle pour aller déposer la pétition au directeur général de la Caisse Desjardins de la Vallée des Pays-d’en-Haut.

Malgré cette rencontre, la Caisse Desjardins maintient sa décision. « On a pris le temps de s’assoir et de bien comprendre les préoccupations des citoyens. Le conseil d’administration a accusé de réception la pétition, mais a décidé de poursuivre la décision de fermer le 22 février », souligne pour sa part Benoit Lemieux, directeur général de la Caisse de la Vallée des Pays-d’en-Haut.

M. Lemieux explique que les gens transigent de façon différente et que 96 % des transactions ne sont plus faites au comptoir et au guichet. Le CA a donc décidé de revoir le réseau de distribution au mois de janvier, en se basant sur analyse qui s’est faite sur cinq années sur les habitudes transactionnelles.

Le maire de la municipalité, Gilles Boucher, aurait même offert à la Caisse Desjardins d’enlever les frais de location et de leur laisser gratuitement, comme ce local appartient à la Ville. Toutefois, selon M. Lemieux, le motif de la fermeture est basé sur l’achalandage et non sur les coûts du loyer.

« S’il n’y a plus de frais de location, quelle est l’urgence ? », demande M. Tondreau. « Les gens sont conscients que la modernité a sa place. Mais ce serait bien de retarder au moins d’un an ou deux [pour laisser les gens s’adapter] », maintient-il.

Accompagnement

Le directeur général souligne que la Caisse va poursuivre son accompagnement personnalisé qui était déjà entamé. « On a communiqué personnellement avec tous les membres qui utilisaient le guichet et on leur a proposé des solutions personnalisées. Puis, on est aussi très présents avec les aînés par des conférences, des ateliers d’autonomie financière, etc. », rapporte M. Lemieux.

Par exemple, certaines personnes allaient acheter une carte prépayée d’internet afin de payer leur compte. Desjardins leur propose plutôt de mettre les factures directement dans leur compte, ils n’auront donc pas à payer pour l’internet, explique le directeur général.

« On reste aussi impliqué et présent dans la communauté et à travers les organismes de la région », conclut-il.