Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson : Protection permanente de cinq hectares de milieux naturels
Par Luc Robert
L’Institut des territoires a annoncé le 1er décembre dernier la protection perpétuelle d’un nouveau milieu naturel de plus de 52 000 mètres carrés (561 715 pieds carrés) à Sainte-Marguerite-du-Lac- Masson, à la suite d’un don de terrain dans le secteur de la rue de la Chute Rouge.
Cette nouvelle superficie conservée permet l’agrandissement d’une aire protégée existante, l’aire « Naya Isha Ama Adahy ». Encore une fois, c’est grâce au don effectué par Mme Claire Tremblay et M. David Billeter que ce territoire pourra être maintenu à l’état naturel et continuera de fournir de nombreux biens et services écologiques à la collectivité. L’Institut des territoires, maintenant propriétaire des lieux, aura la responsabilité d’assurer la surveillance et le suivi de ces écosystèmes.
Une aire protégée est un espace défini, reconnu, consacré et géré de manière à assurer la conservation de la nature à long terme. Des moyens efficaces doivent être mis en place pour qu’un territoire soit reconnu au Registre des aires protégées du Québec. « Nous espérons que notre geste saura inspirer d’autres propriétaires, afin de protéger notre magnifique faune et flore du Québec », mentionne Mme Tremblay, qui en est à son 2e don écologique.
Modification règlementaire
Les donateurs ont choisi d’utiliser le Programme des dons écologiques, qui donne accès à des avantages fiscaux.
« Avant, les règles de donation de terrains stipulaient que des frais de parcs devraient être déboursés. Nous avons compris le point de Mme Tremblay, qui devait payer en frais de parcs, en plus de faire un don. Ça n’avait pas de sens. Nous avons donc changé un règlement, comme ça se fait ailleurs, qui permet de faire un don de terrain, au lieu de devoir impliquer une somme d’argent à donner. On a donc facilité un don, dans la même direction que notre vision de protéger nos lacs, forêts, rivières et milieux humides », a commenté le maire de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, M. Gilles Boucher.
Ce dernier a ajouté que la municipalité de l’est de la MRC des Pays-d’en-Haut compte élargir la démarche.
« Il existe un grand projet en préparation, pour d’autres dons de terrains, qui s’inscrira dans notre lignée environnementale et qui offrira une servitude perpétuelle. Nous essayons de récupérer une terre auprès du ministère des Ressources naturelles à cette fin, qui devrait être incluse dans un vaste projet », a précisé M. Boucher.
L’Institut des territoires, dont il s’agit d’une 6e aire protégée dans la région des Laurentides, a souligné l’appui de la Ville de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson qui, grâce à une modification de ses outils urbanistiques a facilité la réalisation du projet. « Il s’agit d’un exemple concret de collaboration entre le milieu municipal, les propriétaires philanthropes et un organisme de conservation. En mettant en place des conditions favorables à la réalisation des projets de conservation volontaire, les municipalités peuvent ainsi faciliter le travail des organismes de conservation et permettre à des propriétaires de laisser un legs aux générations futures. »
Superficie doublée
« Cette nouvelle donation permet de doubler la superficie de l’aire protégée déjà constituée et contribue à la cible de protection de 30 % du territoire dont le Québec s’est dotée. L’espace ajouté comprend notamment une tourbière boisée, ainsi qu’un cours d’eau alimentant le lac Guénette. L’Institut des territoires tient à remercier chaleureusement Mme Tremblay et M. Billeter pour cet acte philanthropique fait au bénéfice de la faune, de la flore, mais aussi de toute la collectivité », a mentionné Mme Isabelle Marcoux, cofondatrice de l’Institut.
Cette donation est assortie de restrictions relativement à l’utilisation de la propriété. Tous les usages susceptibles d’altérer la forêt et les milieux humides ou d’interférer avec les processus écologiques naturels sont dorénavant proscrits, par exemple la construction résidentielle ou encore l’exploitation commerciale de la forêt. Pour respecter la volonté des donateurs, cette aire ne sera pas accessible au public, mais constituera plutôt une forêt refuge pour de nombreuses espèces fauniques et floristiques.