Services postaux privés
Des citoyens mécontents
Le transfert de certaines activités du bureau de poste de la rue Filion, à Saint-Sauveur, vers la pharmacie Jean-Coutu de la Galerie des Monts suscite des réactions au sein de la communauté. Mise au point sur ce dossier.
Certains citoyens habitant au nord du Chemin Adam et qui avaient l’habitude d’aller chercher leurs colis au bureau de poste du village proche de l’église, doivent maintenant aller au comptoir de la pharmacie Jean-Coutu pour récupérer leur envoi.
«Les personnes âgées doivent maintenant marcher beaucoup plus longtemps et traverser le chemin Jean-Adam à pied, ce qui est très dérangeant», soutient Pierre Borlichi.
Un autre citoyen, Ronald Dalbec se demande pour sa part si le but de ces changements n’est pas de créer une société aux salaires précaires et que le privé en vienne graduellement à remplacer le service traditionnel offert par la poste du gouvernement canadien.
Au bureau de poste de la rue Filion, la maître de poste, Beverly Josephson, a confirmé que les colis sont acheminés au comptoir franchisé de Jean-Coutu depuis le mois de décembre, sauf pour ceux qui résident près du bureau et qui y ont leur casier postal.
Interrogée sur la raison de ce changement, elle a laissé tomber laconiquement: «Je ne peux pas parler». Prévoit-on des coupures de postes? «On ne nous a rien dit en ce sens pour l’instant».
À la pharmacie Jean-Coutu, la co-propriétaire Marylène Cuerrier, a confirmé opérer ce comptoir depuis le 30 novembre dernier, précisant qu’on y avait pris la relève de celui qui était auparavant situé à l’intérieur de la grande surface Loblaw, située à quelques dizaines de mètres.
«Nous avons récupéré les colis de neuf routes rurales après avoir été sollicités par Postes
Canada pour ce faire», explique-t-elle. Le comptoir emploie actuellement trois ou quatre employés à temps partiel et Mme Cuerrier croit qu’on pourrait éventuellement allonger les heures d’ouverture, si la demande le justifie.
Le syndicat réagit
Pour Alain Duguay du syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes, il est évident que le gouvernement Harper met en pratique sa politique de coupe dans les services publics pour favoriser davantage le privé.
Il souligne que la société de la Couronne a fermé 17 de ses bureaux de poste au Québec depuis un an et 31 à travers le Canada. «Ce qui fait près de 50% uniquement au Québec», poursuit le syndicaliste qui entend mener une campagne afin de syndiquer les employés des franchises privées.
«Postes Canada prétend que ce n’est plus rentable, mais ils étranglent le public avec ces privatisations déguisées», conclut-il.
Au service des communications avec les médias de Postes Canada, Anick Losier explique que les heures d’ouverture sont plus avantageuses dans les comptoirs comme celui du Jean Coutu.
«Les bureaux de poste ne sont plus un endroit de vente au détail comme par le passé. En offrant un endroit où les gens ont tendance à magasiner, cela leur permet de faire leurs emplettes en un rien de temps. Pour ce qui est de la sécurité d’emploi, aucune coupe n’est prévue en ce moment.»