(Photo : Courtoisie)
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« Briser l’isolement un café à la fois »

Par Simon Cordeau

Briser l’isolement et soutenir les personnes vulnérables : voilà la mission du café communautaire l’Entre-Gens, à Sainte-Adèle. « Pour atteindre nos objectifs, on offre un grand nombre d’activités. On propose aussi de se réunir autour d’un bon repas ou d’un café », explique Élise Gauthier, coordonnatrice de l’Entre-Gens. Quatre stagiaires en technique de Travail social au Cégep de Saint-Jérôme, Camille, Marie-Pierre, Laurie et Sarah, y ont passé l’automne.

« C’était vraiment un charme, et c’est unanime au sein de l’équipe. On n’aurait pas trouvé un meilleur organisme », raconte Camille au sujet de son expérience, un sourire dans la voix. Les valeurs du café, son côté chaleureux et son approche ont séduit les quatre stagiaires. « Elles avaient le mandat de s’impliquer auprès de la clientèle, de venir jaser, d’apprendre à connaître les gens », indique Élise. Les stagiaires devaient aussi réaliser un documentaire sur l’isolement social et le café, qu’elles ont présenté jeudi, 15 décembre.

Se réunir

« Depuis la pandémie mondiale, c’est près d’un tiers de la population qui se dit beaucoup ou assez isolée du reste du monde », apprend-t-on dans le court documentaire, intitulé Briser l’isolement un café à la fois. Celui-ci est disponible en ligne, avec l’espoir de sensibiliser la population à cet enjeu.

Durant son stage, Camille a compris le « pouvoir de la communauté ». « Un bonjour, prendre le temps de demander comment ça va, ça peut littéralement changer une vie. Aussi, on a vraiment vu le pouvoir du sentiment d’appartenance et de la bienveillance. C’est marquant pour nous toutes », témoigne-t-elle.

D’ailleurs, l’Entre-Gens ne compte que 8 employés, mais un peu plus de 60 bénévoles. Plusieurs ont commencé comme clients du café avant de s’y impliquer eux-mêmes, explique Camille. « C’est avec la contribution de la communauté qu’on peut répondre aux besoins », souligne Élise.

Soutenir

Le café offre des repas à prix « très économique » trois fois par semaine, dont profitent de 60 à 70 personnes. L’organisme a aussi offert 1300 repas gratuits en 2022 et travaille avec le Garde-Manger des Pays-d’en-Haut. Il y a aussi le bazar, où les dons de la communauté sont reçus, triés puis revendus ou donnés. L’Entre-Gens offre également des ateliers et des conférences, sur la santé, le bien-être, l’épanouissement personnel, la créativité, etc. « Il y a une grande variété d’activités ludiques, socio-culturelles et éducatives », se réjouit Camille.

Mais souvent, l’intervention faite auprès de ceux qui fréquentent le café est informelle. On s’assoit, on discute, on crée des liens qui mènent à des confidences, raconte Camille. « Tout le monde est accueillant, chaleureux, sans jugement. Ce sont toutes sortes de milieux qui se côtoient, avec beaucoup de respect et de plaisir », illustre Élise.

Cette approche a surpris les stagiaires. Dans leurs cours, elles apprennent une méthode plus formelle, avec des rencontres individuelles et la prise de notes évolutives, pour assurer un suivi. Cette rigueur est essentielle dans certains cas, comme à la DPJ, illustre Camille. Mais au café, la communauté serrée permet d’offrir un suivi et une intervention plus informels.

« C’est vraiment la force du café : ils touchent à tout, mais de façon très habile et humble. […] Ils font de l’écoute active, mais pas une tenue de dossier », explique Camille. Pour certaines personnes vulnérables, cette approche peut être moins intimidante et demande moins d’engagement. Mais les liens qui se tissent, autour d’un café, font quand même leur oeuvre.


Pour visionner le documentaire Briser l’isolement un café à la fois : youtu.be/V1IEKX1Sm-M

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