Transferts de ressources des CLSC vers les GMF
Par Thomas Gallenne
Une mauvaise idée, selon le Syndicat des employés du CSSS des Pays-d’en-Haut
À la suite de la décision du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, d’ordonner un transfert de ressources des CLSC vers les GMF (Groupe de médecine de famille), le syndicat CSN représentant les professionnels des CLSC des Pays-d’en-Haut a exprimé son profond désaccord. Des professionnels du CLSC de Saint-Sauveur ont manifesté, le 9 juin dernier, afin de dénoncer ces transferts et d’informer la population quant aux conséquences négatives d’un tel affaiblissement des CLSC.
Une marche a débuté devant le CLSC et s’est terminée devant le GMF de Saint-Sauveur.
Plus tôt cette semaine, le syndicat a fait parvenir une lettre explicative à chacun des médecins du GMF afin de les informer de la démarche des professionnels concernés.
Le syndicat demandera aussi au conseil d’administration du CISSS des Laurentides, le 15 juin prochain, de se positionner clairement sur cette décision ministérielle.
Le syndicat réclame du CISSS qu’il prenne exemple sur d’autres établissements qui ont annoncé récemment qu’ils ne procéderaient pas pour le moment aux transferts prévus, et ce, afin de mieux en évaluer les impacts pour la population et pour le personnel.
Rappelons que la CSN réclame du ministre qu’il instaure un moratoire complet sur ces transferts, partout au Québec. Une autre manifestation est à prévoir durant le mois de juin.
Enjeux
Dans un tract distribué à la population durant cette manifestation, le syndicat énumère plusieurs des raisons qui motivent la CSN à réclamer un moratoire : « Parce que c’est une décision prise sans consultation auprès de la population ni des professionnels sur le terrain, ni des personnes qui utilisent nos services; parce que nous craignons une baisse de l’accès à des services de qualité pour la population, en particulier les personnes les plus vulnérables qui ne sont pas inscrites dans un GMF; parce que le travail en équipe multidisciplinaire a fait ses preuves. En CLSC, nous sommes au service de la population, en GMF nous serons au service des médecins; parce qu’il y a détournement de ressources humaines et financières, du secteur public vers le secteur privé. Les GMF, entreprises à but lucratif, profitent de subventions pour recevoir les professionnels du réseau qui demeurent payés par l’État; parce que les CLSC reçoivent déjà les patients référés par des médecins en GMF au besoin; parce que les ressources transférées ne seront pas remplacées dans les CLSC; parce que les CLSC existent déjà partout sur le territoire, ils sont bien implantés et ils assurent des services de proximité à la population. »