Un protocole de collaboration en réponse aux politiques répressives de Harper

Par nathalie-deraspe

Mesures alternatives des Vallées du Nord a profité de la Semaine québécoise de la justice réparatrice pour promouvoir son protocole de collaboration régionale, un outil qui servira largement à accompagner les jeunes contrevenants dans leur démarche de réhabilitation.
«Le durcissement de la loi, ça ne fonctionne pas, déclare d’emblée le directeur général de Mesures alternatives des Vallées du Nord, Alain Desmarais. Toutes les études démontrent qu’il y a une baisse de la criminalité au Canada et les chiffres sont encore plus marqués au Québec, poursuit-il. Mais on s’est battu depuis 1985 pour proposer de nouvelles façons de faire et faire en sorte que la population voit la criminalité de façon plus nuancée.»

Des 613 jeunes qui ont été suivis en 2006-2007, 91% ont réussi avec succès le programme «Réparer, c’est faire un bon coup!». Près de 130 organismes communautaires, des procureurs de la Couronne, des policiers, des centres jeunesse, sont mis à contribution dans ce processus de sanctions extrajudiciaires. «L’approche populationnelle, on l’a, soutient M. Desmarais. Toute demande est prétexte à mobiliser les autres. Et quand on travaille en proximité avec nos partenaires, c’est bon signe.»

Partenariat efficient

Ce pacifiste s’indigne face à la mauvaise presse qui prétend que le crime est roi à Saint-Jérôme et dans les écoles de la région. «En réalité, on tolère moins de choses et on intervient plus vite. Il y a peu d’écoles et de milieux qui a autant de policiers communautaires prêts à intervenir sur un coup de fil.» Depuis trois ans, même les victimes sont systématiquement contactées. «On leur demande de participer, on leur explique ce qui va arriver du jeune qui a été épinglé. Ça les rassure énormément de savoir qu’on se préoccupe de ce qu’ils vivent et ça permet de leur redonner un sentiment de sécurité.»
À la tête de ce qu’il appelle les «casques bleus» des Laurentides, Alain Desmarais considère que la meilleure façon de protéger la société à long terme est encore d’investir dans le potentiel positif des adolescents qui, bien souvent, ne demande qu’à se révéler au grand jour. «On vit dans un monde qui véhicule la peur. Mais si on y pense, combien ça coûte à la société un jeune qui décroche?»

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