Un réflexe à développer
Par Aurélie Moulun
La quantité de matières organiques valorisées augmente au sein des MRC des Pays-d’en-Haut et de La Rivière-du-Nord même si beaucoup de travail reste à faire pour inciter la participation citoyenne à l’utilisation du bac de compost.
Chaque MRC doit posséder un plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) et celui-ci doit être révisé une fois tous les sept ans. L’objectif provincial en termes de matières organiques valorisées est de 60 %.
Près des objectifs
En 2020, la MRC des Pays-d’en-Haut avait atteint 5 384 tonnes de matières organiques valorisées. Cette quantité de tonnage représente 57 % de la matière organique.
« Il y a toujours place à l’amélioration, mais je trouve que c’est bon », souligne Virginie Roger, coordonnatrice à la gestion des matières résiduelles au sein de la MRC. « On a réduit la collecte de déchets. On est passé de 26 à 20 collectes », indique-t-elle.
Les 5 384 tonnes de matières compostées incluent les collectes « en bac roulant, les conteneurs à chargement avant et semi-enfouis, pour les citoyens et commerçants desservis par la MRC. Les collectes des résidus verts des municipalités de Piedmont et Saint-Sauveur (sapins de Noël, feuilles, branches…) sont également incluses », ajoute la coordonnatrice.
Du côté de la MRC de La Rivière-du-Nord, la quantité de matières organiques valorisées sur son territoire en 2020 était de 11 670 tonnes. Cela représente 40 % de la matière organique. Bien que de moins en moins de matières résiduelles soient enfouies, la MRC n’atteint pas tout à fait son objectif de 60 %.
Augmentation due aux résidus verts
Avec les années, on note une augmentation de la quantité de matières organiques valorisées au sein des deux MRC. Le préfet de la MRC et maire de Saint-Colomban Xavier-Antoine Lalande apporte toutefois une nuance à cette augmentation.
Pour lui, la quantité de matière organique n’a pas nécessairement augmenté de manière drastique au cours des dernières années. « On a augmenté la quantité de matières résiduelles et organiques que l’on transporte. Avant, les résidus verts comme les feuilles n’étaient pas récupérés. Les gens devaient en disposer eux-mêmes sur leur terrain. Maintenant on les inclue dans les collectes de matières organiques», explique le maire.
« Ce qui joue le plus sur la quantité de matières organiques valorisées, ce sont les résidus verts qui ne sont pas liés à la consommation d’aliments », souligne M. Lalande.
Il indique notamment, qu’au sein de la Ville de Saint-Colomban, il observe des périodes plus importantes en quantités de matières organiques. « Pour janvier, février et mars, on observe environ 60 tonnes de déchets organiques produits par mois. À partir d’avril jusqu’en novembre, ça varie entre 140 et 337 tonnes de matières organiques. Ce sont des mois où il n’y a pas de neige et où les gens font l’entretient de leur terrain », détaille Xavier-Antoine Lalande.
Plus d’éducation citoyenne
M. Lalande et Mme Roger sont d’accord : il reste du travail à faire pour encourager les citoyens à utiliser le bac de compost. « Il y a beaucoup de nouveaux résidents qui, souvent, sont réticents à participer. Il faut sensibiliser davantage et il faut éduquer aussi », explique Mme Roger. « 50 % de ce que contient un bac de déchet est en réalité de la matière organique », ajoute-t-elle.
« C’est un mélange de sensibilisation et de promotion », soutient également M. Lalande. « C’est une question d’éducation et de culture. Les gens n’ont pas encore le réflexe de composter de la même manière qu’ils font du recyclage. Il y a des gens qui n’ont pas encore fait la transition de bien trier et d’utiliser tous les services à leur disposition. »
À Saint-Colomban notamment, plusieurs services sont offert tels que l’écocentre et le recyclage de polystyrène. « Aujourd’hui, quelqu’un qui consomme normalement devrait sortir son bac à poubelle une fois par mois je pense », explique le maire. Il croit que l’ensemble des services de recyclage de matières diverses devrait permettre aux résidents de moins utiliser le bac de poubelle.