Un sourd-muet dans le jury
Par Rédaction
Cette fois l’affaire ne se règlera pas dans le sang mais devant un tribunal…
Cela ne vous rappelle-t-il pas des actualités journalistiques récentes?
Un titre relevé dans le journal La Patrie du 26 février 1908: «L’état déplorable de nos rues»…
Des fait divers d’un passé récent, ont retenu mon attention et je les crois susceptibles de susciter votre intérêt. Ainsi le 17 janvier 1908, apprend-t-on que pendant une enquête que le coroner MacMahon officiait, à l’époque il y avait un jury dans les enquêtes du coroner, donc le coroner MacMahon tout à son travail, remarqua parmi les jurés un individu qui ne semblait pas du tout intéressé par le déroulement des témoignages, il se levait, dérangeait et semblait même vouloir quitter la salle.
Le coroner le réprimande une première, puis une seconde fois, et voilà qu’à la stupéfaction générale, l’individu, un juré dûment assermenté, fait moult signes des mains comme un sourd-muet, ce qu’il est… On avait assermenté un sourd-muet qui avait juré sur la bible (probablement d’un signe de la tête) de porter attention à ce qu’il entendrait, au bénéfice de la vérité et de la justice.
L’enquête continua, mais avec un juré en moins…
Voilà que j’apprends par le biais de ces faits divers toujours en janvier 1908: «Qu’on appréhende des troubles sérieux à Caughnawaga», quels sont ces troubles? Les Iroquois veulent chasser les Blancs qui y sont présents dont il y a pourtant consanguinité avec des Iroquois, ils veulent les chasser malgré qu’ils y sont présents depuis 150 ans… C’est le cas entre autres d’Osias Meloche,et des familles Giasson et Delorimer apparentées et toutes trois métisses L’affaire remontait toutefois à tente ans alors que le père d’Osias se vit menacé et même de façon officielle, sur le parvis de l’église, alors que l’on afficha en français,en anglais et en iroquois sur une pancarte: «que les Blancs devaient partir sinon leurs maisons et dépendances seraient incendiées» ajoutant «que les femmes devraient s’abstenir de sortir le soir car on marcherait dans leur sang.» Meloche père choisit toutefois de rester et un beau matin on vint le prévenir que sa grange était en feu, il s’y précipita pour sauver ses animaux, mais y périt après avoir été assommé, lâche assassinat qui révolta la population notamment de Lachine où les Iroquois se rendaient travailler. Indigné la population suggéra d‘imposer une taxe aux indiens pour qu‘ils puissent y venir travailler.
Trente ans plus tard, le fils devenu adulte, habite toujours à la réserve et se voit confronter aux mêmes menaces. Il y avait encore des écriteaux ainsi libellés: «On demandait à tous les sauvages de refuser de s’asseoir dans la voiture d’un Blanc, de s’abstenir de tout commerce avec eux et de ne s’approvisionner que chez les marchands de sang indien, espérant avoir par la famine ce qu’ils n’avaient pu réussir à avoir par la persuasion». Cette fois l’affaire ne se règlera pas dans le sang mais devant un tribunal.
Cela ne vous rappelle-t-il pas des actualités journalistiques récentes?
Un titre relevé dans le journal La Patrie du 26 février 1908: «L’état déplorable de nos rues.»
Il s’agit de la page couverture où sont exposés les griefs des citoyens, des cochers en particuliers (il s’agit des taxis de l’époque) et des camionneurs, l’article débute ainsi: «Il y a déjà plusieurs semaines que s’est abattue sur Montréal la dernière tempête de neige et rien n’a encore été fait pour l’enlever.»
Le mécontentement est si grand que: «Les cochers indignés sont allés à l’Hôtel-de-Ville et ont invité nos échevins à les voiturer à travers la ville pour leur faire voir l’état lamentable des rues, mais tous ont refusé l’invitation…» Une pétition de plusieurs centaines de noms est mise en évidence appuyant la manifestation populaire ainsi que des photographies des accumulations de neige en différents endroits de la ville.
À la lecture de cet article (toute la page couverture lui est consacrée) je ne puis m’empêcher de me souvenir d’un certain Plateau Mont-Royal où le maire d’arrondissement (un illuminé) demanda l’an dernier que l’on ne ramasse pas la neige la fin de semaine pour ne pas troubler la paix des citoyens…