Une campagne pour soutenir les journaux
Par Rédaction
Mobilisation
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), lance une campagne publique, « Je soutiens mon journal », visant à mobiliser la population sur l’importance de soutenir les journaux.
Aujourd’hui, devant la crise que traverse la presse écrite, la FPJQ demande à toutes les municipalités du Québec, ainsi qu’aux gouvernements provincial et fédéral, les institutions et les associations, de recommencer à publier leurs avis publics dans les journaux locaux, comme ils le faisaient jusqu’à tout récemment. Même si ces avis ne représentent qu’une très petite portion de leur budget annuel, ils sont des sources de revenus essentielles pour les journaux, dans le contexte actuel où plusieurs d’entre eux sont menacés de fermeture.
« La fermeture d’un journal a un impact direct sur la communauté qu’il dessert. C’est pour cette raison que nous avons le devoir de soutenir une presse de qualité », souligne Stéphane Giroux, président de la FPJQ.
Toute la société doit soutenir les médias
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec rappelle que la presse écrite, qu’elle se retrouve dans les grands centres ou en région, est essentielle à la démocratie.
Selon la Fédération toute la société doit soutenir ces médias, qui pourraient disparaître si rien n’est fait. La Fédération compte par ailleurs sur les citoyens pour exiger de leurs gouvernements et de leurs élus qu’ils publient ces avis publics. Elle demande également aux entreprises privées de faire leur effort, en achetant des espaces publicitaires dans les journaux.
La FPJQ rappelle que ce sont les médias qui produisent le contenu journalistique, pas Facebook ni Google. Si des médias disparaissent, c’est le public qui sera privé de ces sources d’information. La société québécoise ne peut se passer de l’information produite par les quotidiens. La FPJQ considère donc que c’est toute la société qui doit se mobiliser pour les sauver.
Rappelons que les travaux de la commission parlementaire sur l’avenir des médias ont débuté cette semaine.
Elle étudiera toute la semaine les nouveaux modèles d’affaires à privilégier pour assurer l’avenir financier des entreprises de presse, mises à rude épreuve en raison de la baisse constante des revenus publicitaires accaparés par les géants du web.
Quelques données
• Les hebdomadaires québécois publient environ 3,4 millions d’exemplaires chaque semaine, une baisse importante par rapport aux 6,2 millions de 2011. Ils sont passés de 200 titres à 120, au gré de fusions, de fermetures et de transformations en bimensuels ou mensuels.
• Une très grande portion des éditeurs de telles publications ont opté pour la gratuité. Les exemplaires sont distribués aux portes des foyers du territoire qu’elles couvrent, le plus souvent dans le Publisac.
• Environ les deux tiers des Canadiens francophones (67 %) disent pouvoir se fier à la plupart des informations la plupart du temps (comparativement à 57 % des anglophones). Il s’agit d’une augmentation appréciable par rapport aux résultats obtenus à la même question en 2017 (51 %) et 2016 (55 %).
• Selon une compilation de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec tirée du dernier recensement mené par Statistique Canada, on comptait 3 840 journalistes actifs au Québec en 2016. Cela représente une réduction de 10 % (420 personnes) par rapport au recensement de 2006.
Source : Les médias québécois d’information — Daniel Giroux — État des lieux (Centre d’études sur les médias)