Une initiative surprenante pour la rentrée scolaire
École Mariboisé à Saint-Jérôme
L’idée s’est présentée au printemps dernier alors qu’une enseignante de l’école Mariboisé à Saint-Jérôme s’attristait de ne pas avoir dit au revoir à ses élèves avec qui elle avait commencé l’année : pourquoi ne pas retrouver ses mêmes élèves pour une deuxième année scolaire ?
Marie-Josée Demers, professeure en troisième année du primaire, a donc partagé cette suggestion à sa directrice Pauline Cyr, alors en poste depuis très peu de temps. La proposition a fait son chemin dans la tête de cette dernière qui a finalement trouvé qu’elle prenait tout son sens dans ce contexte incertain et angoissant. La vingtaine d’enseignants qui travaillent à l’école n’ont pas hésité longtemps avant de s’engager dans cette initiative unique : « L’intérêt collectif est soudain passé avant l’intérêt individuel et c’est ce qui est extraordinaire par rapport à cette démarche, on s’est penché sur ce qui serait bon pour les élèves, s’enchante la directrice. Pour nous, c’est de leur offrir un intervenant significatif pour essayer d’éviter toute la transition et les difficultés que peut entrainer le retour à l’école. »
L’organisation derrière l’initiative
Certains professeurs enseignent depuis une vingtaine d’années le même niveau, une grande organisation était donc nécessaire pour s’adapter, alors que certains devaient même changer de cycle. Pourtant, chacun a pensé à ce qui serait le mieux pour les élèves et tous ont mis les efforts en s’échangeant des outils et en se réappropriant la matière. « Il y a vraiment eu un partage collectif entre les enseignants. Dès que la décision a été prise, tout le monde s’est mis en développement pédagogique et il y a eu un gros travail de fond », souligne la directrice.
Une transition plus facile
Comme l’explique la directrice, la transition du début d’année entre les professeurs et les élèves comporte toujours son lot de défis : apprendre à connaître les élèves, établir un lien de confiance, cibler ceux qui éprouvent plus de difficultés. C’est près d’un mois que les enseignants prennent de leur temps pour l’organisation de leur classe. Grâce à cette idée, ces semaines seront rattrapées et les élèves pourront entrer dans l’action dès les premiers jours. « C’est comme si la rentrée difficile a été désamorcée : les parents et les élèves étaient vraiment soulagés de savoir qu’ils auront le même professeur pour l’année à venir. Le moral est au plus haut, nous avons vraiment une équipe positive ! » poursuit Mme Cyr.
Élèves vulnérables
Beaucoup d’élèves de l’école Mariboisé proviennent de l’immigration : ils représentent en fait 10 à 20% des enfants. Ces élèves plus vulnérables demandent plus d’encadrement puisque plusieurs ne parlent ni le français ni l’anglais, cette réalité était donc à prendre en compte pour cette rentrée atypique. Ainsi, avoir le même enseignant pour une deuxième année permettra de mieux répondre aux besoins de ces élèves et de mieux les accompagner, d’autant plus que c’est seulement 48% des élèves au printemps qui sont revenus en classe pour terminer l’année.