Une pétition de plus de 4 000 noms et la liste s’allonge

Par nathalie-deraspe

Soins palliatifs de Sainte-Agathe

La présidente du Groupe de soutien du cancer de Sainte-Agathe a entamé un véritable bras de fer avec la direction du Centre hospitalier laurentien en faisant circuler une pétition qui vise à ramener l’ensemble des services dans le département des soins palliatifs.
«Chaque signature est une plainte», prévient Anaïs Cloutier qui, pendant trois ans et demi, a passé ses lundis au chevet de malades en phase terminale. «Avant que le département ne soit ouvert, les malades étaient dispersés un peu partout dans l’hôpital, soutient la bénévole. J’ai vu des patients de soins palliatifs dans le même département que des bébés naissants. Il ne faudrait pas que cette situation revienne.»

Suite aux rumeurs persistantes qui circulaient dans l’hôpital, Mme Cloutier a décidé de se lancer pour la première fois dans la rédaction d’une pétition. Deux semaines plus tard, la bénévole était convoquée dans le bureau du directeur général de l’hôpital de Sainte-Agathe, Yves Lachapelle.
«Il était furieux, rappelle Anaïs Cloutier. De quel droit faites-vous peur aux gens?, m’a-t-il dit. Si vous n’êtes pas l’amie de l’hôpital, vous êtes…et il n’a pas terminé sa phrase, relate la présidente du groupe de soutien. Ce qui me choque, poursuit-elle, c’est qu’on ne parle plus de patients, on parle de clients. Les soins de santé, c’est devenu un business. On a beau affirmer qu’on ne coupe pas de lits, mais moi quand j’étais bénévole, je n’allais pas dans 4 chambres, j’allais dans 8 et il y avait même des gens en attente de lits.»

La Fondation perdrait des appuis

Ce mouvement de protestation a permis à Anaïs Cloutier de discuter du dossier avec un grand nombre de personnes. Une dame en deuil de son fils s’est ralliée à la cause et a recueilli à elle seule plus de 700 signatures. «Plusieurs personnes se demandent pourquoi la Fondation médicale a donné son appui à la direction. Ils risquent de perdre beaucoup de donateurs. C’est grâce à eux si le département a été mis sur pied. Ces gens-là sont furieux.» Interrogée récemment, la commissaire aux plaintes affectée au Centre hospitalier laurentien, Annie Bélanger, a affirmé que personne n’a encore dénoncé les réaménagements effectués dans le département de soins palliatifs. «J’entends des choses, je vois des choses et les gens me parlent, a-t-elle souligné. Mais mon hypothèse, c’est que les gens savent qu’il s’agit d’une décision administrative et que je n’ai pas le pouvoir de renverser la décision. Mon rôle est davantage d’enquêter et de faire des recommandations si des services ont été mal rendus ou s’il y a un manque de continuité dans les services en question.»

Il y a deux semaines, le porte-parole aux communications, Alain Paquette, soutenait qu’il y a longtemps que l’établissement a eu le feu vert pour réaménager trois pavillons de l’établissement. «On est conscient que ce n’est pas parfait, concédait-il au moment de l’entrevue, mais les ressources doivent suivre.»

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