Urbanisme à Piedmont : Bouclin veut « prendre un pas de recul » après la consultation
Par Alexane Taillon-Thiffeault (Initiative de journalisme local)
À la suite de la consultation publique du 2 novembre, où une forte majorité de citoyens a voté en faveur d’une protection accrue des milieux naturels, le maire de Piedmont, Bernard Bouclin, affirme vouloir aborder la prochaine étape du dossier d’urbanisme avec plus de prudence et de rigueur.
Le maire affirme qu’il n’a « pas du tout » été surpris par ce résultat. « Les gens de Piedmont ont toujours été conscients de l’importance qu’il y a à préserver l’environnement », dit-il. Selon lui, ceux qui choisissent de s’installer dans la municipalité le font d’abord « pour avoir de la nature, des arbres, des montagnes ».
Bouclin soutient que le conseil devra maintenant tenir compte de ce vote dans les décisions à venir. Le plan d’urbanisme est déjà adopté, mais les règlements qui l’accompagnent, eux, ne le sont pas. « Dans les décisions du conseil dans les prochains mois, il va falloir prendre compte du résultat de cette consultation publique-là », insiste-t-il.
Le maire reconnaît toutefois que la question soumise aux citoyens était difficile à interpréter. « La question était assez complexe un peu à comprendre […] parce qu’elle était complexe, pas parce que les gens comprennent pas », nuance-t-il. Il estime donc essentiel de revoir l’ensemble du dossier, y compris les mémoires déposés lors de la consultation de juillet. « On va faire un petit pas de recul, on va observer. […] On va les regarder attentivement. »
Bouclin rappelle que le conseil avait déjà promis, en campagne électorale, de créer un comité chargé d’assurer la cohérence entre les règlements d’urbanisme, la politique environnementale et le plan de conservation des milieux naturels. La consultation du 2 novembre, dit-il, « vient renforcer la position des citoyens […] sur le fait qu’on veut préserver l’environnement ».
Possibilité de nouvelles consultations
Interrogé sur la possibilité de nouvelles consultations citoyennes, il répond clairement : « Si on a besoin de retourner consulter, je vous dirais oui, on va le faire. » Selon lui, le plan d’urbanisme doit appartenir à la population : « Pour que ça appartienne aux citoyens de Piedmont, il faut qu’ils fassent part du processus pour arriver à la décision finale. Et s’il faut retourner en consultation, on va le faire. »
Sur le fond du dossier, le maire admet que les règlements proposés précédemment ont pu créer un choc. « Quand les règlements sont atterris, le monde a été un petit peu surpris […] parce qu’ils ont trouvé qu’ils n’avaient pas été suffisamment consultés. » Il souligne qu’il faut désormais « réfléchir pour être certain que les gens veulent adhérer au plan d’urbanisme », surtout dans une perspective de long terme. « On est en train de discuter de l’avenir de Piedmont dans les 15 prochaines années », rappelle-t-il.
Certains citoyens avaient aussi remis en question la validité de certaines études écologiques mentionnées auparavant. Bouclin dit prendre ces critiques au sérieux. « Moi je vous dirais qu’honnêtement, il n’y a aucune porte de fermée. […] On négligera absolument rien pour s’assurer d’avoir les bonnes données pour s’appuyer sur des faits réels. »
Enfin, il insiste sur la vision qui guidera le travail du conseil. « On veut préserver l’environnement, on veut prendre soin de l’environnement qui nous a été légué », affirme-t-il. Selon lui, les citoyens rencontrés en porte-à-porte ont exprimé la même préoccupation : « Les gens n’en veulent pas des bouleversements majeurs à Piedmont. On va respecter l’opinion des citoyens, on va respecter leur désir. »