Wentworth-Nord se dote d’une politique environnementale
La Municipalité de Wentworth-Nord a adopté sa toute nouvelle politique environnementale, un document qui guidera ses actions en la matière de 2025 à 2035.
Fruit de deux années de travail collectif, cette politique a été rédigée par les bénévoles du Comité consultatif en environnement (CCE), avec la contribution du Service de l’urbanisme et l’appui du conseil municipal. « C’est de donner une ligne directrice avec des actions que peut mettre en place la Municipalité [pour l’environnement] et inviter les citoyens aussi à agir dans ce domaine », explique Sébastien Poncelet, coordonnateur en environnement chargé de la mise en œuvre du plan.
Wentworth-Nord détient plus de 171 km² de forêt, 105 lacs et une faible densité de population, avec environ 10 personnes au km². Cette richesse naturelle est au cœur de la nouvelle politique, qui s’articule autour de huit grands axes : protection de l’eau et des milieux humides, conservation de la nature, biodiversité, qualité de l’air, ciel étoilé, construction durable, gestion des matières résiduelles, et adaptation aux changements climatiques.
Un engagement pour la conservation
La politique fixe un objectif ambitieux : faire passer la proportion du territoire protégé de 2 % à 30 % au cours des dix prochaines années. Pour y parvenir, la Municipalité a déjà entrepris plusieurs démarches concrètes. Elle a proposé la protection intégrale des terres publiques sur son territoire, soit environ 24 % du territoire, dans le cadre d’un appel à projets gouvernemental. Des projets de servitudes de conservation sont également en cours avec des organismes comme Conservation de la nature Canada.
« On espère bien que ça puisse aboutir, sachant que les terres publiques sur le territoire de Wentworth North, elles sont identifiées comme faisant partie intégrante d’un corridor écologique qui relie le parc naturel d’Oka à celui de Mont-Tremblant, et aussi pour certaines, identifiées comme des noyaux de conservation », souligne M. Poncelet.
Mieux gérer la pression humaine sans renier l’accueil
La politique reconnaît aussi les défis saisonniers posés par l’afflux de villégiateurs et de touristes, qui font doubler la population durant l’été. « Forcément, quand on est plus nombreux, l’impact est un peu plus fort. Mais c’est aussi des personnes qui vont venir contempler, utiliser les milieux naturels en se disant « Oh, c’est vraiment très beau ». Puis finalement, ils vont peut-être, par leur passage ici, être davantage sensibilisés au fait qu’il faut que ce soit préservé », estime le coordonnateur.
Des mesures ont été mises en place pour mieux encadrer les locations à court terme, qui doivent notamment afficher les règlements municipaux. Un accent particulier est mis sur la préservation des lacs, où des efforts sont faits pour contrôler les embarcations motorisées et limiter la prolifération d’espèces envahissantes.
Une vision à long terme
La politique prévoit des actions précises et mesurables. Parmi elles, la mise aux normes de toutes les installations septiques, la reforestation avec des espèces résilientes aux changements climatiques, ou encore la réduction de la pollution lumineuse pour préserver la qualité du ciel étoilé, classé niveau 4 sur l’échelle de Bortle. Un autre volet important est celui de la construction durable, qui impose désormais une réflexion environnementale dès la conception des projets immobiliers.
Au-delà de l’action municipale, la politique mise aussi sur la participation citoyenne. Une série d’ateliers, de campagnes de sensibilisation et d’initiatives communautaires, comme des plantations d’arbres et du nettoyage de berges, sont au programme. L’élaboration de la politique a d’ailleurs été marquée par une large consultation publique en janvier 2025, après une première validation par les associations de lacs à la fin de 2024. Le document a ensuite été adopté officiellement en avril.
2 commentaires
Et si toutes les municipalités pouvaient faire de même. BRAVO
Tellement vrai: la démarche comme son aboutissement sont exemplaires