Wentworth-Nord : une nouvelle Coop Santé prête à ouvrir
Par Luc Robert
Moins d’un an après le début de sa mise en oeuvre, la nouvelle Coop Santé de Wentworth-Nord multiplie les démarches pour dénicher une super infirmière et des médecins potentiels pour commencer ses activités.
Le projet est piloté par le président de l’organisme Richard Daoust, ainsi que par l’ancien ministre délégué à la Santé, David Levine, qui a oeuvré sous l’ex-premier ministre péquiste Bernard Landry. « Le local est prêt. Depuis un an, on a mis sur pied un conseil d’administration et rénové complètement un bâtiment pour en faire un cabinet médical. On a obtenu l’équipement grâce à la Fondation des Laurentides. En plus, le propriétaire des lieux nous a fait don du loyer pour une durée d’environ un an. On s’est toutes et tous donnés la main et le projet de Coop Santé a pris vie », a commenté M. Levine, établi dans le secteur de Wentworth-Nord depuis sa retraite.
Les quelque 220 membres de la Coop Santé recrutés ont déboursé 50 $ par tête de pipe pour amasser des fonds. « La Municipalité a aussi contribué, tout comme de nombreux donateurs. Différentes activités-bénéfices et tous ces dons ont permis de récolter environ 150 000 $ pour monter le projet. On vise la création d’une clinique d’urgence pour les gens du secteur n’ayant pas accès à celles des grandes villes. Le but reste de développer un GMFA, soit un groupe de médecine familiale avec accès. Un lieu où les gens sont soignés en urgence. On ouvrira dès que les professionnels se pointeront », a-t-il précisé.
L’exemple de Prévost
M. Levine et ses collègues se penchent actuellement sur le modèle déployé à la nouvelle clinique de Prévost pour concrétiser leur projet de Coop Santé.
« Ce qui se passe à Prévost est inspirant, dit-il. On me dit que les deux médecins sur place parviennent à voir jusqu’à 30 patients par jour pour des quarts de travail de 8h à 16h. On a eu des discussions avec le CISSS des Laurentides et on entretient de bonnes relations. Nous entendons demander à Santé Québec de nous allouer un montant pour recruter une super infirmière du secteur privé car, malgré le poste affiché, nous avons reçu peu de candidatures de la part de jeunes diplômés. »
David Levine s’est dit agréablement surpris de l’implication citoyenne dans le dossier de la Coop Santé. Évidemment, ses anciens contacts à Québec ont pu faciliter certaines démarches. « Le concept de clinique d’urgence existe déjà dans une localité du Bas du Fleuve. On veut aussi calquer notre projet sur ce modèle, mentionne-t-il. L’idée, c’est de montrer aux fonctionnaires et à Santé Québec que notre Coop Santé accouche d’un projet à valeur ajoutée et qu’il peut être répété dans d’autres milieux ruraux. Les fonctionnaires ont tendance à tout décider à partir de Québec, mais il faudrait penser à décentraliser. On voulait des bénévoles engagés pour matérialiser notre idée à Wentworth-Nord et ils ont répondu à l’appel. Les municipalités environnantes appuient aussi notre démarche. Maintenant que le train est en marche, il ne reste qu’à faire circuler l’offre de service. M. Benoît Major, le président-directeur général adjoint du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, nous aide beaucoup dans notre entreprise et nous saluons son travail », a conclu M. Levine qui a été gestionnaire d’hôpitaux regroupés à Ottawa et également président de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, poste qu’il a conservé jusqu’à en 2012.