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Affaire Nil Lapointe

Par Michel Bureau


Recours collectif autorisé

Par Michel Bureau – Plusieurs familles des Laurentides ont été flouées par Nil Lapointe, l’homme d’affaires de Saint-Sauveur qui s’est enlevé la vie après avoir été directement impliqué dans une fraude totalisant 15 millions de dollars. Une histoire qui remonte à 2004. Un plaignant a perdu à lui seul 876 061 $ dans cette escroquerie. Une requête de recours collectif a été déposée devant la Cour supérieure du Québec le 29 avril dernier. Dans le fameux document, il est reproché à la Caisse populaire Desjardins de la Vallée des Pays-d’en-Haut d’avoir fermé les yeux sur les agissements pour le moins étrange de Nil Lapointe. La Caisse aurait indiqué dans d’autres médias régionaux avoir géré ce dossier de façon rigoureuse, et avoir l’intention de se défendre dans cette affaire.

 

Rappel des faits

Nil Lapointe dirigeait un regroupement de développement personnel et d’investissements entre 2004 et 2006. L’homme était à la tête d’un système de Ponzi, qui pouvait survivre tant et aussi longtemps qu’il y avait de nouveaux investisseurs. Il effectuait des retraits allant jusqu’à 300 000$ dans une journée. En tout, il aura effectué 508 retraits d’une moyenne de 26 000$, et toujours en petites coupures. Et cela s’en éveiller semblerait-il le moindre soupçon. Nil Lapointe garantissait un rendement de 5% de profit par mois dans un système qu’il prétendait infaillible. Il disait investir l’argent dans des matières premières. Nil Lapointe a trouvé toutes sortes d’excuses apparemment pour justifier le retard sur l’investissement, allant jusqu’à prétendre que l’argent était bloqué en Europe. En 2011, Tanzanite et la succession Nil Lapointe ont été mis en faillite. L’homme a mis fin à ses jours en février 2010, dans son chalet de

Morin-Heights. Dans une lettre retrouvée chez-lui, il disait avoir dépensé tout l’argent. Deux de ses partenaires ont payé des amendes de plus de 600 000$. Une histoire qui rappelle étrangement l’affaire Earl Jones. Lors de cette fraude gigantesque, la Banque Royale a été tenu responsable de verser 17 millions pour 150 victimes qui ont perdu plus de 40 millions.

 

Réaction du regroupement du recours collectif

Danielle Venne, la porte-parole du regroupement du recours collectif (RVANL), se dit confiante d’obtenir un règlement favorable sous peu. «Je pense que l’affaire Earl Jones fera jurisprudence. Et à mon humble avis, nous n’avons découvert que la pointe de l’iceberg. Nil Lapointe était une personne très secrète, et bien protégée derrière des fiducies. Je suis certaine qu’il y a de l’argent dans les paradis fiscaux, et qu’une autre personne quelque part lui a facilité la tâche. Nous avons toujours eu beaucoup de difficulté à obtenir des documents de la Caisse. C’est Revenu Canada qui nous a mis la puce à l’oreille», raconte Danielle Venne.

«Nous ne sommes pas surpris par l’autorisation du recours collectif, a déclaré Johanne Roy, directrice des communications de la Caisse populaire Desjardins de la Vallée-des-Pays-d’en-Haut. C’est une chose, mais je répète que les règles ont été appliquées de façon rigoureuse. Y a t’il matière à recours collectif? Nos dossiers sont complets et on attend les développements.» Mme Roy rappelle que les marchés financiers il y a une dizaine d’années, étaient bien différents d’aujourd’hui. «Je tiens aussi à rassurer nos clients dans ce dossier, nous avons des assurances», a-t-elle conclu.

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