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Après-carrière : La concentration a permis à Jean-François Bergeron de réussir sa transition

Par Luc Robert - Initiative de journalisme local

Si un sportif a bien réussi sa transition vers le monde du travail après sa retraite, c’est bien le grand Jean-François Bergeron, un travailleur acharné qui n’a jamais craint de se mesurer aux meilleurs du métier.

Le Jean Béliveau d’Interbox, pour son affabilité et sa droiture à tous moments, lui valent d’être considéré comme un ambassadeur de première qualité pour le monde du pugilat.

Peu importe les défis rencontrés, Bergeron a gardé la tête haute, se relevant avec brio d’un k.-o. subi aux Jeux olympiques d’Atlanta, face à Attila Levi. Le guerrier a achevé sa carrière de boxeur amateur avec un dossier de 70 gains en 85 combats. Ensuite, il s’est façonné un dossier professionnel de 27 victoires, dont 19 par mises hors de combat, contre seulement 2 échecs. Le gaucher a été champion des poids lourds de la NABA.

« Il faut toujours tracer un juste milieu. Ne pas se décourager face à l’adversité ni partir en euphorie quand tu gagnes. Je gardais mes œillères de chaque côté et j’avançais. Quand je suivais MON autoroute, ça allait très bien entre les câbles », s’est remémoré l’ancien protégé d’Interbox.

Le colosse de 6’05’’ a tenu son bout durant les 12 rondes d’un duel face au monstre Nikolaï Valuev, le 27 octobre 2007, en Allemagne. Il n’a pas bronché face au géant russe de 7 pieds, natif de Saint-Pétersbourg.

« L’épisode Valuev est survenu tard dans ma carrière. J’avais vécu beaucoup d’épreuves avant de me frotter à lui, dont trois opérations chez les pros. Tout ce bagage (130 rondes professionnelles) m’a aidé. Je me suis fermé à tous les éléments extérieurs. J’ai gardé en tête les coups que je réussisais. Même après 29 combats professionnels, j’en apprenais encore à me frotter à ce pan de mur. »

Bergeron laissait toujours transpirer un calme de marathonien. C’est une carapace qu’il s’était formé. « J’avais peut-être l’air du canard calme sur un lac, mais en dessous de l’eau, le canard en pédalait une shot ! L’importance globale de Valuev : j’avoue aujourd’hui qu’il s’en passait des choses dans ma tête. Le cerveau veut t’envoyer à gauche et à droite, mais il n’y a jamais de raccourci. Tu reviens toujours à la base : être alerte, ton jeu de pieds, tes distances et ton autoroute. Ça me rendait efficace. »

Une fois retraité, Bergeron a touché au métier de boxeur, en devenant entraîneur de Benoît Gaudet et de Schiller Hippolyte.

« J’ai aimé ça. Tu vois à vol d’oiseau le combat, depuis l’extérieur du ring. J’ai une conception de la boxe et je pouvais l’adapter aux situations. Je pouvais expliquer ce que je voyais. Ma vision amenait un boxeur à mieux performer. Et quand Benoît arrivait dans le coin, je comprenais dans son regard ce qui se passait dans sa tête. On a tous notre fierté et personne n’aime ça retourné au tabouret après avoir été malmené. »

« Je l’encourageais à ne pas se soucier des craintes et à gérer ses émotions. Sors de ton corps et tes habiletés sortiront. Notre psy-sportif disait : si les choses vont vite, c’est que tu ne t’es pas assez préparé. Si l’action semble lente, alors tu as été bien programmé et entraîné », a compris le pompier.

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