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Mimi Legault: mal de Cœur

Par Éric-Olivier Dallard

«Je vous laisse sur un ton plus léger. Je reviens au Fils de Dieu le Père (décidément plus masculin que ça, tu meurs.). Le Christ est sur la croix (non, pas Vincent). Il est mourant. Il dit: Avant je croyais, maintenant je suis fixé. La pognez-vous?»
− Mimi Legault, journal La Vallée, 16 mai 08.

Ainsi donc la chroniqueuse Mimi Legault, dans la dernière édition de La Vallée, s’attaque à un sujet «tabou»: sa froideur (et c’est un euphémisme!) quant à la religion catholique, sur fond de visite papale états-unienne. Comme si le statement était audacieux, comme s’il y a avait du courage à débiter des insultes sur le dos d’une religion qui a plus fait pour la Civilisation que tous les intellectuels réunis. Avec une condescendance rare, Mme Legault fustige l’Église, avec tous les clichés propres à l’apostasie primaire: le Pape s’empiffre de gâteaux lors de ses visites officielles pendant que des-milliers-d’enfants-meurent-de-faim-en-Afrique, la prêtrise porte sa part de pédophilie, l’Église est rétrograde parce qu’opposée au sacerdoce des femmes et à l’avortement… Et je ne caricature même pas: dans sa chronique, Mimi Legault EST la caricature de tout ce foutoir anti-catholique où s’abreuvent les intellos du di-manche (les intellos dominicaux et leurs sermons simplistes dont on nous rebâche les oreilles chaque fois que le Pape pointe le bout de sa crosse). Un peu plus pis y vont nous citer le Da Vinci Code comme s’il s’agissait de la nouvelle Bible, celle-ci aux fondements avérés, bien entendu!

Je ne caricature tellement pas les propos de Legault que je vous invite à aller les lire… allez, allez, surfez gaiement sur les pages de mon concurrent Quebecor, c’est sur lavallee.canoe.ca!

Un petit cours d’abord pour Mme Legault (qui doit être vachement contente de la fin de l’enseignement du petit cathéchisme à l’école): lorsque vous vous offusquez de ce que Benoît XVI déguste son gâteau d’anniversaire alors que «le Tiers-Monde a faim» (passons sur ce raisonnement enfantin qui n’a pas sa place dans une chronique mais plutôt dans un échange entre gérants d’estrades de la Religion et autres André Arthur de l’Église), lorsque vous vous en offusquez donc, pleurant sur la faim dans le monde, c’est la civilisation catholique qui parle, c’est VOTRE éducation chrétienne, quoi d’autre?, qui a forgé en vous et en l’Occident cet humanisme qui porte à «aimer son prochain»… Quand on donne à l’Unicef, quand on adopte un enfant Chinois, quand on part faire de la coopération internationale, quand on prône l’égalité entre les êtres… tous ces mouvements du cœur viennent d’un seul terroir: celui de la religion catholique. Avant, c’était la barbarie, la loi de la jungle; une loi qui, elle, véritablement, fait l’apologie du masculin, de la force brute! Voyons donc, Mimi, ne me dites que vous n’êtes pas capable de reconnaître au moins cela à la religion catholique, bordel! Une vérité (pré)historique toute simple, et non pas puisée dans un roman de Dan Brown ou dans le livre rouge de Mao! Et, surtout, ne m’opposez pas l’argument du temps des Croisades, je vous en prie… Élevez un peu la réflexion… «nom de Dieu»!

Sa capacité à protéger les faibles, à donner une voix à tous: c’est à cela que l’on juge le degré d’avancement d’une Civili-sation. En ce sens, je le redis, le catholicisme a plus fait pour l’Occident que tous les intellectuels réunis.

Mimi Legault fourbit les armes contre la position de l’Église catholique sur le sacerdoce des femmes? Mais où donc était Mimi Legault quand on parlait d’accommodements raisonnables et de la place (jamais) faite aux femmes dans la religion musulmane? Où était-elle quand des groupes religieux (mais pas un seul catholique) demandaient à ce que nos piscines publiques soient ouvertes aux burqas? Où était-elle quand d’autres groupes religieux (mais toujours pas un seul catholique!) demandaient à ce qu’il n’y ait pas de femmes policières présentes lors d’interventions auprès de membres de leurs communautés?! Il aurait été là le VRAI COURAGE, Mimi!

Voulez que je vous cause du VRAI TABOU? Non, ce n’est pas clamer son athéïsme: c’est, au contraire, affirmer sa foi… (et je ne vous parle pas de se dire boudhiste; ça, c’est vraiment très tendance, très Plateau Mont-Royal!) Le vrai courage c’est de continuer de s’affirmer catholique chrétien, bien que le bateau tangue. Un rat n’est pas courageux.

Comprenez-moi bien: je n’en ai pas contre la condamnation des dérives de la chrétienneté; au contraire, il faut les dénoncer fermement, comme toutes les dérives. Mais que l’on s’en serve pour dénigrer de façon malhonnête toute une religion, ça me donne toujours mal au Cœur (soyez subtile cette fois-ci, Mimi, et notez, je vous en prie, la majuscule au mot Cœur!); ça me donne mal au Cœur, et ça m’emplit de tristesse. Il faut aussi être juste et reconnaître tout le reste.

Je vous relis, Mimi, me disant pour la énième fois que j’ai dû me tromper, mal interpréter votre propos, passer par-dessus une formule originale dont vous avez parfois le secret. Mais non, rien que des idées reçues, des mots imbéciles et cette blague idiote clôturant un texte sans idées ni courage, contrairement à ce que vous annonciez au départ (« J’ai longtemps hésité avant d’écrire mon article. Il y a des sujets tabou. Des amis me disent pas touche. Bien justement. Parlons-en.»):
«Je reviens au Fils de Dieu le Père (décidément plus masculin que ça, tu meurs.). Le Christ est sur la croix (non, pas Vincent). Il est mourant. Il dit: Avant je croyais, maintenant je suis fixé. La pognez-vous?»

Attendez un instant, Mimi, trève de subtilités, oubliez la majuscule que j’ai délibérément placer dans mal de Cœur: je vais vomir.

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