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Pierre Schneider raconte ses mémoires et le fruit de ses recherches

Par Rédaction

Ex-felquiste, ancien journaliste et éditeur au Journal de Montréal, Pierre Schneider a récemment publié l’essai La République assassinée de Daniel Johnson. Dans son livre, le Sauverois raconte les troubles du mouvement nationaliste des années 1960 et 1970.

L’essai paru aux éditions du Mont Royal en octobre dernier aborde deux grands thèmes, soit le projet de république et la mort de l’ancien premier ministre Daniel Johnson (père) et le mouvement indépendantiste dans lequel s’est inscrit le Front de libération du Québec (FLQ).

Mort suspecte

Officiellement décédé d’une crise cardiaque durant son sommeil lors d’une visite au chantier du barrage Manic 5 en 1968, Daniel Johnson aurait possiblement été assassiné par empoisonnement, croit M. Schneider. Il affirme avoir reçu à l’époque une confidence d’une proche de l’homme politique.

« La principale pièce du casse-tête qui manque, c’est l’analyse toxicologique, s’il y en a eu », dit l’auteur en entrevue. Celui-ci souhaite encore que le corps de Daniel Johnson soit exhumé pour faire toute la lumière sur le décès.

FLQ : infiltré dès le départ

Une partie importante du livre est consacré au FLQ, que M. Schneider a joint dès l’âge de 17 ans.

Grâce à un fonctionnaire d’État retraité, M. Schneider affirme qu’il a pu lire des documents lui apprenant que des groupes militants indépendantistes, dont le FLQ, avaient été espionnés par la Central Intelligence Agency (CIA) et par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Il a été prouvé que la GRC effectuait à l’époque de l’écoute électronique et a produit de faux documents pour surveiller les nationalistes québécois, ce qui a conduit à la commission McDonald en 1977. « Le FLQ et tout le mouvement indépendantiste ont été infiltrés et manipulés de A à Z depuis le début des années 1960 […] Quand je l’ai découvert, ça m’a renversé. Jamais je n’aurais cru ça », explique-t-il. Selon lui, la stratégie était d’« infiltrer le mouvement, et même de participer à sa montée, pour mieux pouvoir l’écraser ».

Long processus

Depuis qu’il s’est installé à Saint-Sauveur il y a une dizaine d’années, l’auteur effectue des recherches et compile « des documents officiels et officieux » pour écrire son livre, dont des coupures de journaux, des témoignages et des retranscriptions de points de presse.

En 2019, M. Schneider, muni de deux grandes valises pleines de sources, a rédigé son livre en trois mois. « Ça me prenait une immense table pour étaler mes documents », raconte-t-il. « Je continue mes recherches, même si mon médecin m’a dit qu’il me reste six mois à vivre », confie l’homme qui souffre d’un cancer des poumons. « J’assemble les morceaux d’un gros casse-tête et j’en découvre encore », ajoute-t-il.

S’il en a la force, M. Schneider souhaite écrire la suite de son livre Boum baby boom, la véritable histoire de Bozo-les-culottes, publié en 2002.

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