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Bière pour emporter

Par Rédaction

Les microbrasseries de la région, tout comme les restaurants et les pubs, ont dû fermer leur salle à manger depuis qu’elles sont en zone rouge. Heureusement, vous pouvez toujours vous procurez leurs bières, fraîchement sorties du fût. Mais vous devrez les boire chez vous.

Le 1er octobre, Dieu du Ciel! à Saint-Jérôme était toujours ouvert, mais les lignes de fût, au lieu de remplir des verres, remplissaient des cruchons. En tout temps, il y a 18 bières disponibles, en plus de quelques produits spéciaux comme l’Exorciste (éditions 2019 et 2020) en bouteille de 750mL, une bière sûre prisée des amateurs. Les quantités sont toutefois limitées, et ont l’habitude de s’envoler rapidement.

À Prévost, près de la gare, le P’tit Magasin offre aussi 4 bières brassées par la microbrasserie Shawbridge pour remplir des cruchons, comme la Séraphin, une ruby cream ale aux arômes de fruits séchés et de noix, avec une franche amertume, ou la Black IPA, qui marie l’amertume houblonnée d’une IPA et celle torréfiée d’une stout. Le P’tit Magasin offre aussi une pléthore de produits locaux comme des charcuteries, des saucissons, des pizzas congelées, de la gelato, du miel, etc.

Diversifier et réinviter

Hugues Néron, propriétaire du P’tit Magasin, de Shawbridge et du pub Le Saint-Sau, passe beaucoup temps sur la route pour développer de nouveaux marchés. « Il faut se renouveler, travailler fort dans les coins. » D’ailleurs, les nouveaux projets ne manquent pas pour M. Néron. Il lance, dès cette semaine, de nouvelles gelatos dans 4-5 épiceries de la région. Il continue aussi de développer ses pizzas congelées, déjà très populaires. « On vient d’importer un four rotatif au bois d’Italie! » Il attend aussi de nouveaux équipements pour augmenter sa production de bières, qui sont distribuées dans plus de 100 épiceries à travers la province. Il espère également ouvrir une nouvelle brasserie en plein de cœur de Saint-Sauveur, en avril 2021, où de nouvelles recettes seront développées et testées.

M. Néron voit un plus grand engouement pour les produits locaux depuis le début de la pandémie. « Tout ce qui est produit est vendu! » Par contre, reconnaît-il, difficile de savoir si c’est dû à la pandémie ou à l’expansion rapide de l’entreprise.

Lorsque Dieu du Ciel! avait rouvert en mars, pour vendre des cruchons, les amateurs de bière avaient montré leur enthousiasme, nous dit Julie Tremblay, coordonnatrice du pub de Saint-Jérôme. « J’ai l’impression que les gens étaient contents de revenir nous encourager. Certains revenaient chaque semaine pour remplir leurs cruchons. » Mais cette fois-ci, c’est plus tranquille. « Les gens sont un peu frileux de la pandémie, et ne sont pas sûrs de qu’est-ce qui est ouvert ou fermé. » La brasserie considère offrir davantage de produits spéciaux, disponibles seulement sur place, pour créer de l’engouement. L’équipe est aussi très active sur les médias sociaux et gardent à jour leur menu disponible en ligne.

Une situation difficile

Même si les deux entreprises s’en sortent relativement bien, les choses sont loin d’être roses. Dieu du Ciel! offre bien des repas pour emporter, mais les ventes ne sont pas suffisantes pour éponger les pertes causées par la fermeture de la salle à manger. « Si la deuxième vague va au-delà du temps des fêtes, il va falloir user de créativité et redoubler d’ardeur, » explique Mme Tremblay. Même cet été, le pub pouvait fonctionner à moins de 50% de sa capacité, respect du 2m de distance oblige. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le nouveau pub en construction, dont les travaux étaient terminés à 75%, a été victime d’un incendie en septembre.

« Nous, c’est plus au personnel qu’il faut penser, » confie M. Néron. « On a peut-être 25 salariés sur 65 qui conservent leur emploi. » Il croit que ces mises à pied seront difficiles économiquement pour la région, puisque ces individus auront moins d’argent à dépenser. « Je pense à mes amis restaurateurs. Si on avait seulement les restaurants, on aurait beaucoup de mal à passer à travers. On se compte très, très chanceux d’avoir ouvert d’autres branches avant la pandémie. »

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