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Bilan de la DPJ : Les signalements en hausse, malgré la pandémie

Par France Poirier

FDe mars à septembre 2020, presque aucun signalement n’a été déposé à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Dès la réouverture des classes, les signalements ont explosé.

Le retour en classe a été une bonne nouvelle pour les gens de la DPJ. « Quand les enfants étaient confinés à la maison, il n’y avait pas le filet de protection. On demandait aux professeurs de prendre des nouvelles des enfants. Le confinement a créé une pression supplémentaire sur les familles », a souligné Myriam Briand, directrice de la DPJ des Laurentides.

Manque de personnel

À la DPJ des Laurentides, il y a un enjeu de rétention de personnel. Les gens ont moins d’intérêt à travailler en protection de la jeunesse. « Le traitement médiatique avec la Commission Laurent a été dure envers nous. Les gens ont quitté, beaucoup de nos jeunes intervenants ont quitté », explique Mme Briand. D’autres équipes du CISSS ont prêté du personnel pour les aider à reprendre le contrôle.

« On avait 485 dossiers en attente et actuellement nous sommes à 250. Il nous manque du personnel qualifié pour faire des évaluations en protection de la jeunesse. Travailler dans un contexte où tu es blâmé de tout bord tout côté, c’est difficile. Lorsqu’ils ont la chance de travailler dans un secteur plus valorisant, ils choisissent parfois de partir », ajoute-t-elle.

« Chaque fois que je m’introduis dans la vie d’un parent ou d’une famille, c’est certain que je porte un jugement sur les capacités parentales, c’est heurtant. Les gens qui nous ont dans leur vie sont portés à nous dénigrer sur les médias sociaux ou à appeler les journalistes. Il n’y a pas de contrepartie, les familles qui ont reçu l’aide de la DPJ n’appellent pas les journalistes pour dire que ça les a aidées. Les intervenants font face à de la violence psychologique, parfois physique », explique la directrice des Laurentides.

Aider les parents

« Les parents en difficulté sont souvent des parents maltraitants », rapporte Myriam Briand. Lorsque des parents vivent des situations problématiques, ça se répercute souvent chez les enfants. « On doit aider ces parents à améliorer leur compétence. Si on les aide à la hauteur de leurs besoins, on participe à protéger les enfants. C’est ce qu’on veut bâtir collectivement comme CISSS », explique-t-elle.

La DPJ ne veut pas être la porte d’entrée vers d’autres services. « En offrant du support aux parents dans les services de première ligne, ça permet d’agir en prévention. Quelquefois, les listes d’attente sont longues, les parents attendent et les situations se détériorent. Dans les milieux scolaires, il y a des enfants qui sont difficiles et qui auraient besoin de services directement dans les milieux scolaires. Assurément que c’est du bon dépistage et ça éviterait la détérioration de la situation et à prévenir le décrochage scolaire », conclut Myriam Briand.

Bilan DPJ des Laurentides

  • Signalements traités : 11 440
  • Signalements retenus : 4 336
  • Taux de rétention des signalements : 37,9 %
  • Les signalements proviennent en majorité des employés d’organismes publics (33,3 %), suivi du milieu scolaire (21,2 %).
  • Le principal milieu de vie des enfants pris en charge par la DPJ est toujours le milieu familial
    (61,0 %).
  • Intervenants en réception/traitement des signalements : 16
  • Évaluateurs sur le terrain : 91
  • Intervenants qui offrent des services : 250

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