(Photo : Courtoisie : APCIP)
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Boom immobilier dans les Laurentides

Le boom immobilier s’accélère avec la pandémie. Exit les cônes orange, la fermeture des commerces, l’annulation des festivals et le confinement bétonné – destination : espaces verts des Laurentides!

 

Depuis la sortie du confinement, le 11 mai dernier, les Laurentides fracassent des records de ventes immobilières. Si l’on compare à l’an passé, on note une augmentation des ventes dans cette région administrative de 51 % en juin, 96 % en juillet et la tendance s’est poursuivie au mois d’août d’après les statistiques fournies par Centris, la filiale technologique de l’APCIP, qui comptabilise l’ensemble des données faites par les courtiers immobiliers au Québec.

« Si vous pensiez déjà vendre, c’est clairement une bonne période pour le faire parce qu’on manque d’inventaires. Traditionnellement, on roule autour de 2500 propriétés à vendre et je ne suis même pas à 1200 pour l’ensemble de notre agence », dévoile Louis-Charles Ménard, Courtier chez Remax Bonjour.

De la rivière des Mille-Îles jusqu’à Sainte-Agathe, en passant par Rosemère, Sainte-Thérèse, Blainville, Saint-Colomban, la migration vers le Nord se fait sentir. Fait notable, c’est au Nord de La Porte du Nord (sortie 51, autoroute 15 nord, à Saint-Jérôme) dans les villes comme St-Adolphe-d’Howard, Saint-Sauveur, Piedmont, Ste-Agathe, Morin-Heights, Sainte-Anne-des-Lacs Sainte-Adèle et St-Donat que la croissance est la plus marquée, selon les chiffres de Louis-Charles Ménard.

La tendance est confirmée par Françoise Major, notaire à Saint-Sauveur depuis plus de 30 ans : « On connait un boom immobilier incroyable! dit-elle. Il y a beaucoup moins de maisons disponibles sur le marché. Tout se vend, autant des maisons, des terrains, de la construction. De la grosse maison d’un million aussi. Beaucoup viennent du Grand Montréal, oui. »

L’explication existentielle

Parmi les raisons invoquées par les nouveaux acheteurs, c’est sans surprise la pandémie qui arrive en tête. « C’est une effervescence jamais vue en 30 ans! Les gens ne veulent pas revivre un autre confinement dans une tour à condo à Montréal. On a vu que Montréal a été confiné plus longtemps que le reste du Québec. Donc, l’air pur. Il y a aussi des personnes qui ont devancé leur plan de retraite de quelques années. On peut penser à des gens dans l’aviation qui ont accepté certains packages et qui ont vendu leur maison à Montréal », avance Louis-Charles Ménard, Courtier chez Remax.

La croissance économique de Montréal depuis 2017 conjuguée aux taux d’intérêt très bas a augmenté le bassin d’acheteurs pour des résidences de villégiature. « Je n’ai jamais vendu autant de propriétés d’un million! », lance M. Ménard.

Enfin, les Laurentides exercent un attrait bucolique sur les citadins qui ont main-tenant la possibilité de travailler à domicile dans un environnement agréable et sans stress. Pas trop loin de Montréal, advenant le cas où l’on doit y retourner. Une décision émotive, donc, mais basée sur le désir d’améliorer sa qualité de vie.

L’explication économique

Depuis 2015, en moyenne 7 000 personnes quittent la grande région métropolitaine pour s’installer aux limites de la CMM, selon l’Observatoire du Grand Montréal. Malgré les offres d’achat multiples et une hausse récente des prix dans les Laurentides (19% en juin, 21% en juillet). Les propriétés des Laurentides restent abordables lorsqu’on les compare à celles des grands centres et des banlieues voisines.

« La région des Laurentides est sous-cotée [moins chère] par rapport à la Rive-Nord de Montréal et à l’Estrie. Les hausses de prix des banlieues rendent le nord encore plus intéressant », explique Charles Brant, directeur du service de l’Analyse du marché à l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).

« La même maison à Montréal peut être deux à trois fois moins chère dans les Laurentides. Et dans certains secteurs comme Wentworth, Wentworth-Nord, Gore ou Mille-Îles, les prix encore très raisonnables », selon M. Ménard.   

Est-ce que le marché va baisser?

Pour avoir une baisse de la valeur des propriétés, il faut qu’il y ait une hausse de l’inventaire. Au pire, on s’attend à un retour du marché équilibré entre le nombre de vendeurs et le nombre d’acheteurs, selon M. Brant. Ceci pourrait se produire si les taux de chômage se maintiennent très hauts ou si les reports hypothécaires (au mois d’octobre) augmentent le nombre de propriétés à vendre.

« Les conséquences économiques de la Covid, comme les mises à pied, pourraient faire augmenter le nombre de propriétés à vendre. Une fenêtre d’opportunité pour les acheteurs, mais je ne pense pas qu’il va y avoir de revirement de marché dans les Laurentides parce que les prestataires de la PCU sont surtout des locataires, parce que la croissance démographique prévisionnelle est avantageuse par rapport à la moyenne québécoise et que les taux d’intérêt vont rester bas », affirme Charles Brant.

Les acheteurs étrangers qui peuvent représenter 3 à 5 % du marché des Laurentides et les Ontariens pourraient aussi venir com-penser un certain ralentissement, selon M. Ménard. « L’immobilier, c’est toujours un bon investissement à long terme »,conclut-il.

 

Qu’est-ce que les acheteurs recherchent ?

• Le bord de l’eau : la valeur est toujours plus élevée qu’une propriété standard en banlieue.

• Un endroit chaleureux, tranquille avec de grands espaces.

• Une propriété avec pas trop de travaux à faire, même si c’est moins possible quand l’inventaire est bas.

• On aime les points de vue sur les montagnes.

• Près d’un terrain de golf ou dans un endroit plus isolé.

• La copropriété est moins en demande actuellement, mais ne subit pas baisse de volume.

• Il y a eu plus de demandes pour des maisons intergénérationnelles après le confinement.

• On veut une propriété pouvant accueillir les enfants ou pour prendre soin des ainés.

 

ARMEZ-VOUS DE PATIENCE!

Certaines personnes se retrouvent sans logis parce qu’elles ont vendu, mais n’ont pas encore finalisé l’achat de leur prochaine demeure. Toutes les professions qui sont rattachées aux transactions, que ce soit : un évaluateur, un inspecteur, les institutions financières, les courtiers immobiliers, les notaires, les arpenteurs semblent débordés et les délais sont considérables.

« Les gens font un investissement qui est souvent majeur dans leur vie, celui d’acheter une propriété alors il faut qu’on ait le temps de faire notre travail comme il faut. Donc, le conseil qu’on aurait à donner aux gens c’est : quand ils signent une offre d’achat, d’avoir un délai raisonnable de signature chez le notaire. En temps de Covid, on peut parler d’un mois et demi à deux mois »  – Me Françoise Major, de l’étude de notaires Major et Associés à Saint-Sauveur.

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