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Bryan Perro: le livre papier a encore la cote!

Par Martine Laval


JMLDA 2015

Bryan Perro, auteur, conteur, metteur en scène, éditeur et libraire, est le fier porte-parole de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur 2015 (JMLDA). Rejoint au téléphone à Shawinigan où il vit, je suis curieuse d’entendre le touche-à-tout du milieu littéraire sur la question du livre au Québec. 

Bryan Perro, quelle est la situation du livre papier au Québec?

En tant que libraire, je vends beaucoup de livres papier; en tant qu’éditeur, je vends beaucoup de livres papier; et mon numérique, représente moins de 4% de mes ventes!

Je vous confirme donc que pour l’instant, le livre-papier a encore la cote! Sur le plan des enfants et des jeunes, en tant qu’éditeur, libraire, professeur, comment se porte la lecture? Dans ma librairie, on passe trois fois plus de livres jeunesse que de livres adultes. Si on dit que les jeunes ne lisent plus c’est faux, car si je prends l’exemple d’Amos Daragon, j’ai vendu 1,5 millions de livres juste au Québec. Il y a donc sûrement quelqu’un qui lit quelque chose quelque part!

Alors que mon grand-père savait à peine lire, qu’il n’y avait aucune collection jeunesse à part Bob Morane pour la génération de mon père, qu’en 1985 la Courte échelle naît et  offre une panoplie de collections jeunesse, et qu’aujourd’hui il y en a des sections complètes… Est-ce que  les jeunes lisent moins? Non! Voudrait-on qu’ils lisent plus encore? Oui. Lisent-ils moins qu’avant? Non! Ils lisent beaucoup plus qu’avant ou en tout cas ils achètent beaucoup plus de livres qu’avant. Donc il y a bel et bien des lecteurs.

C’est peut-être que les parents encouragent plus leurs enfants et leurs jeunes à lire?

J’espère! Car selon les dernières études concernant le décrochage scolaire, si l’enfant sait lire après sa première année, c’est un gage de réussite scolaire, un gage de non décrochage. L’enfant restera à l’école plus longtemps.

Quelle est votre section préférée dans une librairie, vos goûts personnels?

Ces temps-ci ma section préférée est celle de la BD et des romans graphiques, qui sont des bandes dessinées pour adultes non traditionnelles dans leur format. Ce sont des romans sous forme BD, selon des thèmes qui ont pour but, comme dans la littérature, de mettre en scène la complexité sociale et émotive de l’homme. Ça donne des trucs assez exceptionnels et je commence vraiment à beaucoup aimer ça.

En tant que porte-parole de la JMLDA, comment jouez-vous votre rôle? 

Très honoré, j’essaie d’en faire la meilleure promotion possible car le livre c’est important.

Ce sont les racines de notre culture et ce sont nos auteurs qui définissent notre jardin culturel. C’est donc  important d’en parler, de les honorer, de consommer l’univers de nos auteurs québécois et de leur faire confiance. Ils portent en eux de fantastiques histoires… exportables. C’est bien ce qui s’est passé pour moi…

Et sur le plan des droits d’auteur? C’est un combat constant que de faire reconnaître les droits d’auteurs et les faire respecter. Ça devrait pourtant être acquis à la base. Au lieu de ça, on a plutôt l’impression que dans ce monde d’industrie, de commerce et de capitalisme, la culture passe en dernier et qu’elle n’est pas vraiment nécessaire. Elle est pourtant la base même de notre identité.

Si on n’y croit pas, qu’on arrête tout! Qu’on s’en aille en anglais, qu’on s’aligne sur les États-Unis et qu’il y ait des Mickey Mouse partout!

Si par contre on dit que ça vaut la peine, qu’on agisse comme du monde en faisant des choix plus brillants quand il s’agit de porter des personnes au pouvoir et que ceux-ci reconnaissent l’importance de la culture!

 

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