En emploi après 64 ans, oui, mais…
Par Rédaction
CAP Emploi est un organisme communautaire en employabilité œuvrant dans la région des Laurentides depuis bientôt 35 ans. Nous travaillons à l’intégration et au retour en emploi ou en formation de toutes personnes âgées de plus de 18 ans.
Déjà depuis quelques années nous remarquons des changements dans le profil des personnes que nous aidons. Ce mouvement de clientèle est principale-ment dû à la situation de plein emploi qui touche tout le Québec. Les Laurentides n’échappent pas à cette situation.
Tout naturellement, nous explorons toutes les possibilités pour accompagner les entreprises face à ce manque de main-d’œuvre. L’intégration et le retour en emploi des travailleurs expérimentés sont l’une des solutions envisagées.
Le marché de l’emploi
Depuis 2013, la population active, de 15 à 64 ans, est en déclin constant au Québec. Ce phénomène pose plusieurs problématiques aux différentes entre-prises du Québec qui ont de plus en plus de difficulté à trouver une main-d’œuvre qualifiée pour occuper des postes vacants.
À ce titre, le taux de postes vacants au Québec est passé de 2,6 % en 2018 à 3,1 % à la fin du premier trimestre de 2019. C’est un taux pratiquement jamais observé depuis la compilation de ce genre de données. Avec un taux de chômage inférieur à 5 %, le Québec est considéré en situation de plein emploi pour une deuxième année consécutive. Selon les recherches, les personnes âgées de 65 ans et plus représenteront d’ici 2031 le quart de la population québécoise. Alors cette tranche de la population peut représenter une main-d’œuvre accessible.
Le travail à temps partiel
Bien que nombreux, les jeunes retraités n’arriveront pas à pourvoir tous les postes disponibles. En grande partie à cause de leur disponibilité au travail. Selon l’institut du Québec, les personnes de plus de 65 ans ne cherchent plus à occuper des postes à temps plein. C’est d’ailleurs cette tranche de la population qui occupe en majorité les postes à temps partiel « volontaire ». Il peut être donc profitable pour les employeurs qui ont des postes à pourvoir à temps plein de penser à de nouvelles manières de faire dans l’organisation du travail. Certains modèles tels que le partage de tâches et la diminution des quarts de travail peuvent s’avérer particulièrement intéressants.
Compétences transférables
Chez CAP Emploi, les personnes âgées de 55 ans représentent 27 % de la clientèle. Parmi ces personnes, nous retrouvons beaucoup de personnes qui à la suite d’une retraite bien méritée vont s’installer dans les Laurentides. Après quelque temps, certains souhaitent effectuer un retour au travail. Ces derniers nous nomment régulièrement qu’ils ne savent pas quoi faire avec leurs expériences passées puisqu’ils ne souhaitent pas faire les mêmes tâches qu’ils ont quittées.
Ainsi nous évaluons avec ces personnes toutes les compétences qu’ils ont acquises pendant leurs années de travail et voir comment ces compétences peuvent être transférables dans d’autres domaines.
Les gestionnaires d’entreprises dans leurs recherches de candidats doivent changer le paradigme de l’expérience dans le milieu de travail, mais observer les compétences développées par le candidat dans d’autres milieux. Il est probable que ces candidats auront besoin de formations supplémentaires. Dans ces cas-ci, les entreprises peuvent avoir accès à des programmes ou des services qui les soutiennent pendant cette période.
Les nouvelles tendances
Les travailleurs expérimentés peuvent vivre un certain éloignement du marché du travail. Leurs dernières démarches de recherche d’emploi datent de quelques années, voire même quelques décennies. Depuis le marché de l’emploi a évolué et la recherche aussi.
Ainsi pour se distinguer des « plus jeunes » la personne en recherche d’emploi devra se mettre au goût du jour. Comme indiqué plus haut, le CV par compétence tend à remplacer le CV traditionnel par expérience. De plus, de nouveaux outils prennent de plus en plus de place chez les chercheurs d’emploi comme chez les employeurs. On parle entre autres de CV virtuel ou l’employeur à travers une courte vidéo peut faire connaissance avec les candidats.
Oui, mais…
En résumé, on se rend compte que l’employabilité des personnes de plus de 65 ans représente une bonne solution pour contrer la pénurie de main-d’œuvre. Pour y arriver, les employeurs et les chercheurs d’emploi devront savoir s’adapter aux nouvelles tendances d’aménagement du travail et de recherche de compétences spécifique.