Des solutions au gaspillage alimentaire

Par Marie-Catherine Goudreau

Suzanne St-Michel, collaboration spéciale

Depuis quelques mois, je me demande pourquoi, encore aujourd’hui, les poubelles et les bacs des épiceries et des restaurants débordent. Avec tous les efforts de sensibilisation, il doit bien y avoir une ou des raisons.

Il est vrai que les épiceries récupèrent leurs aliments défraîchis pour les transformer et les vendre sur place. Par contre, le reste inutilisé est souvent récupérable, comme la viande qui n’est pas donnée de peur d’être poursuivies; il est même arrivé que ceux qui recevaient des dons osaient demander un remboursement au magasin. Ces deux derniers points peuvent en effet ralentir les efforts du commerçant.

C’est bien beau donner du pain et des desserts, mais ça ne nourrit pas son monde. L’aliment qui coûte le plus cher – la viande – n’est pas donné aux individus. Les rares épiciers qui en offrent la donnent aux organismes qui gèrent des cuisines collectives. Bientôt, un programme gouvernemental forcera tous les marchands à donner leur viande comestible et congelée à une plus grande échelle.

Mais quel est le rôle des maisons mères dans tout ce gaspillage? Elles exigent que leurs tablettes soient belles et bien remplies en tout temps. Par exemple, si le lundi l’épicier vend 15 baguettes de pain et qu’il en produit 40. Où est le problème? Peut-être que la solution et le gros bon sens seraient de n’en produire que 18 ou 20!

Selon certains critères gouvernementaux, la MRC des Pays-d’en-Haut est considérée comme une zone riche ($$$). Dans les faits, la population en général ne veut rien savoir ni voir la pauvreté puisqu’aucun itinérant ne court les rues. Voyons donc, « personne ne couche dehors dans les Laurentides, personne ne crève de faim chez nous, ça se passe seulement à Montréal ». En plus, plusieurs municipalités ne semblent pas connaître les vraies disparités dans leur propre population. Il serait peut-être temps de bonifier leur aide financière aux organismes qui côtoient la pauvreté au quotidien de 3 ($$$) à 4 chiffres ($$$$) en 2018.

Heureusement, les comptoirs alimentaires sont là pour nourrir les pauvres, y compris des gens qui travaillent. Ils contribuent à garder la paix sociale et l’illusion que les pauvres ne vivent pas dans nos cours. Pourtant, les commerçants sont de plus en plus généreux en quantité et en qualité. De plus, la plupart des commerces saisonniers comme les terrains de golf, les théâtres d’été et les jardins communautaires vident leurs congélateurs et donnent le tout aux comptoirs alimentaires à la fin de la saison. À la maison, nous devons prendre conscience que le gaspillage alimentaire n’est pas seulement un enjeu environnemental, mais aussi une question d’économie sociale et de créativité collective.

En janvier, j’ai participé par curiosité et pour la première fois à une cuisine collective. Pour 10 à 15 $, nous repartons avec 5 à 7 bons plats pour la semaine. L’atmosphère était très agréable, l’entraide était au rendez-vous et le rire était le principal ingrédient. C’est un excellent moyen de socialiser, d’apprendre et de se revaloriser en participant à un projet commun, soit de bien se nourrir tout en luttant contre le gaspillage alimentaire. Au moment où vous lirez ce texte, je serai en train de « popoter » avec des gens bien sympathiques. Cette activité est offerte à Piedmont, Ste-Adèle, Ste-Marguerite-du-Lac-Masson, St-Sauveur et Wentworth-Nord.

(Référence : Consulter le Répertoire des ressources 55+, p. 25 pour les comptoirs alimentaires, à votre hôtel de ville).

 
Suzanne St-Michel est membre de la Table des Aînés et de son comité de communication et membre du C.A. de Prévoyance envers les aînés et présidente du C.A. de la Rencontre de Ste-Marguerite-du-Lac-Masson.
 

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