(Photo : Marie-Catherine Goudreau)

Entre les murs de la maison noire

Par Marie-Catherine Goudreau

Cette maison noire est bien mystérieuse, mais à l’intérieure se dévoile quelque chose d’unique. La maison a été construite à partir d’une structure d’acier, sans faire presque aucun déchets, et presque tout ce qu’on y retrouve entre les murs a été récupéré. Incursion dans cette maison atypique.

André Proulx et Cynthia Lamoureux nous ont ouvert les portes de leur maison de Saint-Sauveur dans le secteur du mont Christie le temps d’un après-midi. Je fais le tour avec André qui me raconte avec passion d’où viennent tous les matériaux dans la maison.

À la base, il souhaitait que sa maison soit construite à partir d’une structure d’acier. Habituellement, ces structures servent pour des entrepôts ou des locaux industriels. « J’ai toujours aimé ça, les hauts plafonds, le style industriel. » Cela donne un look vraiment spécial et unique à la maison.

André Proulx est passionné par la brocante et tout ce qu’on peut réutiliser. « J’ai tous mes endroits, comme l’écocentre, où je vais pour mes trouvailles. Souvent, où les gens y voient des vieilleries ou des traineries, mais moi je vois des trésors ! Comme ce vieux presse-jus des années 50 ! J’ai de la difficulté à jeter les choses », dit-il.

Avec son travail comme inspecteur en bâtiment, il voit la quantité de déchets très importante lors de construction ou rénovation de maison. C’était donc important pour les propriétaires de faire le moins de déchets possible pour la construction de leur maison. « Pour 100 % du chantier, nous n’avons jamais sorti un container. C’était important pour nous de faire le moins de déchets possible », explique André.

Lorsqu’on entre dans la maison, on est tout de suite époustouflé par la vue sur les montagne de Saint-Sauveur. De grandes vitres y laissent entrer la lumière et on se sent à l’extérieur, en connexion avec la nature. C’est ce que les propriétaires voulaient – s’inscrire dans le paysage.

« À la base, on est tombé en amour avec ça », raconte André en pointant la vue. « On voulait respirer et vivre dehors. On est donc allé chercher les plus grandes ouvertures possibles avec des porte garage. »

Une grande table de bois récupéré d’une salle de conférence d’une entreprise sert de la salle à manger. À droite, le salon avec un poêle à bois. À gauche, la cuisine.

La cuisine est un beau mélange de couleurs et de bois – elle est vivant. Le comptoir de marbre a été fait avec des retails récupérés lors d’une vente d’un magasin, ce qui a permis d’économiser sur les coûts.

Puis, plusieurs tablettes de bois, qu’on retrouve dans la cuisine et ailleurs dans la maison, proviennent de clôtures qui étaient sur le terrain avant qu’ils y emménagent. Avant, il y avait un parc équestre. André a donc tout récupéré ces morceaux de clôture et les a sablés et retravaillés.

Au deuxième étage, on retrouve le bureau à aire ouverte, avec la vue sur l’extérieur et le reste de la maison. Il y a aussi une chambre et une salle de bain. Tous les meubles qu’on y voit ont eux aussi été récupérés.

Pour le plafond, André a ramassé pendant un an le surplus d’un fabricant d’échafaudage qui utilisait du contreplaqué. Le fabricant perdait ces languettes et son bois. Il a donc mis une petite annonce pour les vendre, qu’André a vue.

Les rampes quant à elles proviennent d’une usine près du canal Lachine. « Je me promenais dans le coin et j’ai vu ça ! Je suis allé voir le propriétaire et je les ai pris. »

L’escalier en acier est un des éléments imposants et atypiques de la maison. Il provient d’un carrossier de la ville de Québec qui fermait son endroit. « On a loué un camion pour aller chercher l’escalier. Puis, on a loué une pelle mécanique pour le rentrer dans la maison », raconte André.

Partout dans la maison, on retrouve des meubles, des éléments, qui ont été trouvés dans des brocantes ou des friperies, et auxquels les propriétaires ont donné une deuxième vie. « On voulait mélanger le côté moderne avec les antiquités », souligne André.

Mais pour André, ce n’est pas tant l’antiquité qui l’intéresse, mais surtout la revalorisation des objets. « Une vieille caisse de bois, je trouve ça beau ! »

« On aime transformer quelque chose d’ordinaire en quelque chose d’extraordinaire. »

Les propriétaires estiment avoir énormément économisé sur la construction de cette maison. Mais bien sûr, cela vient avec un lot de travail assez important, beaucoup de temps et surtout  beaucoup de passion !

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