Renée Beaulieu, réalisatrice et scénariste du film Habiter la maison. Crédit : Nordy - Sébastien Fleurant

Habiter la maison : S’aimer malgré les conflits

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Entièrement tourné dans les Laurentides, Habiter la maison, le quatrième film de Renée Beaulieu, raconte l’histoire d’une grande famille, composée des trois enfants, des deux parents et de la grand-mère paternelle. Sur dix ans, on assiste à cinq moments importants et marquants de leur vie familiale.

« J’avais le goût d’un film lumineux, qui parlait de la famille, du passage du temps et de la transmission », explique Mme Beaulieu en entrevue. Alors que le tournage vient de se terminer, le film devrait paraître en salle en 2024.

La maison familiale

Les acteurs et la réalisatrice lors du tournage. Crédit : Patrice Lapointe. Gracieuseté de Vital Productions

Pour la réalisatrice, raconter une histoire passe d’abord par les conflits : quelque chose d’irrésolu qui suscite l’intérêt. « Je voulais explorer le conflit à travers la bonne volonté. Dans la famille, tout le monde s’aime, tout le monde est aimant. Mais ils ont tous des points de vue et des allégeances différentes. » De là naissent les conflits, même si personne n’est malveillant, explique la réalisatrice. Dans ces relations familiales, l’amour est fondamental. « Mais souvent, l’amour ne suffit pas à tout garder dans l’harmonie. Parfois, c’est irréconciliable. »

Dans cette histoire, chacun des six personnages principaux ont leur place. « Si c’est un film choral, il faut que chaque personnage ait une transformation, que le temps passe sur eux. Il faut qu’on voit comment ils sont marqués sur dix ans. » Le film durera entre 90 et 110 minutes, estime la réalisatrice. « En peu de temps, raconter l’histoire de six personnages, c’est un défi », confie-t-elle. Au montage, il sera important de garder un équilibre, pour qu’on puisse suivre la transformation de chacun.

La maison familiale est aussi « un personnage en soi », précise Mme Beaulieu, d’où le titre du film. « Elle est très importante. C’est le lieu des rencontres, des départs, des réconciliations, des chicanes, etc. »

Un film laurentien

Habiter la maison a été tourné essentiellement à Sainte-Adèle et un peu à Saint-Sauveur. Crédit : Nordy – Sébastien Fleurant

Le film a été tourné « essentiellement à Sainte-Adèle et un peu à Saint-Sauveur », indique la réalisatrice. D’abord la maison de production, Vital Productions, est basée à Sainte-Adèle. Ensuite, c’était le décor parfait pour la maison familiale. « C’est une autre ambiance. La maison familiale est située un peu à l’écart, au coeur d’une forêt. C’est très beau. Il y a quelque chose typiquement des Laurentides, mais du Québec aussi », explique la réalisatrice.

Gravité

Mme Beaulieu est à la fois scénariste et réalisatrice du film. « C’est arrivé spontanément, l’idée de ce film-là. Je l’ai écrit très rapidement. J’étais très habitée par l’histoire. C’est un mélange de plusieurs choses que je vivais. La maison familiale et la filiation étaient au coeur de mes préoccupations au printemps dernier », raconte-t-elle.

De l’histoire qu’elle a écrite, elle croit qu’il ressort beaucoup de lumière et d’amour. « Une fois incarnée par des acteurs, qu’elle prenait vie, les ancrages de chacun étaient plus prononcés que ce que j’avais pensé. Durant le tournage, il y une gravité qui s’est installée : quelque chose de plus flamboyant, de plus intéressant, de plus marqué. »

Durant le tournage, la scénariste éprouve « un grand plaisir » à voir ses textes incarnés par les acteurs. « Les comédiens sont vraiment très investis. Ils croyaient en cette famille-là. […] Ça m’arrive parfois de m’arrêter, de trouver ça bon et touchant, et de me dire : « c’est moi qui a inventé ça ». J’aime voir comment les acteurs prennent possession de ça. »

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