Le sais-tu maman ? : Un album jeunesse adressé aux mamans

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Mylen Vigneault, autrice jeunesse, mère de cinq enfants et résidente de Saint-Janvier, publie un nouvel album jeunesse, Le sais-tu maman ?, en collaboration avec l’illustratrice belge Maud Roegiers. L’album est écrit comme si c’est l’enfant qui s’adresse à sa mère.

L’autrice souligne cependant que le livre s’adresse tant aux enfants qu’aux mères. « Ça donne un petit temps maman-enfant. Il y a une mère qui nous a écrit. « Mon fils me l’a lu à haute voix et voulait dire merci à l’autrice. » Ça lui a permis de mettre des mots sur son ressenti », raconte Mylen.

« Comme une reine »

L’autrice voulait écrire quelque chose pour les mamans et leurs réalités. « Il y a la grossesse, les cernes, le ventre mou, mais aussi la culpabilité du ménage pas fait, même en 2024. Il y a la charge mentale. Et il faut penser à soi. Cette fois-là, on déculpabilise les mamans. »

Dans une page, l’enfant dit à sa mère qu’il l’aime malgré ses petits défauts et sa fatigue. « Les mères sont fatiguées en général. Mais l’enfant va la trouver belle, peu importe. […] L’enfant va te voir comme une reine, même si le matin tu es toute couettée », souligne Mylen.

Prendre soin de soi

Crédit : Maud Roegiers

L’autrice insiste aussi sur l’importance, comme mère, de prendre soin de soi. « Il faut se donner le droit comme femme, comme individu, d’être autre chose qu’une maman. » Elle rappelle qu’il faut être indulgente envers soi-même. « Avec cinq enfants, je me sens moins coupable de ne pas être parfaite. La maison n’est pas en ordre, et c’est assumé. Parfois on va bricoler et on fera le ménage après. Ça passe vite, l’enfance », illustre Mylen.

Comme elle a étudié en psychologie, l’autrice avoue elle-même avoir voulu « tout faire ». « Souvent, on pense qu’on a traumatisé nos enfants. Mais eux ne s’en souviennent pas. On les traumatise d’une autre façon qu’on ne sait pas. Ils vont avoir des griefs, et aussi des remerciements. Mais tout se place. »

La mère rappelle qu’on est un exemple pour nos enfants. « Pas juste lorsqu’on parle : ils nous voient aller. » Ainsi, il faut prendre soin de soi en premier, pour ensuite pouvoir prendre soin des autres. « Il ne faut pas avoir peur d’être nous-mêmes. Et comme ça, nos enfants vont apprendre plus vite que nous à être eux-mêmes et à se déculpabiliser. » Et être heureux est le meilleur exemple qu’on peut donner, ajoute-t-elle. « Chaque génération peut aider la prochaine à mieux grandir. »

Ressentir plutôt que gérer

Mylen Vigneault est mère de cinq enfants et autrice jeunesse. Courtoisie

Dans une autre page, l’enfant dit à sa mère de ne pas s’en faire quand les mots sortent mal, trop vite ou trop fort. « Quand tu vis tes émotions, tu m’apprends à mieux connaître les miennes », lui dit l’enfant. Pour l’autrice, ce passage était très important.

« Des émotions, ça ne se gère pas : ça se ressent. Tu t’excuses, tu reformules. L’enfant apprend aussi, je crois. Si tu es fatiguée ou en colère, je n’aime pas qu’on garde ça en-dedans. Je ne crie pas après mes enfants, mais c’est peut-être parce que je me donne le droit d’avoir des émotions. De dire : « Je n’en peux plus aujourd’hui. J’aimerais aller sur une île déserte », pourquoi pas ? Ça ne veut pas dire qu’on va abandonner sa famille. C’est une envie de calme », illustre Mylen.

Traverser l’océan

Lors de notre entrevue, début mai, Mylen vient tout juste de recevoir les copies de Le sais-tu maman ? chez elle. « Je suis la petite Québécoise qui travaille avec une équipe d’Europe. On est plus connus là-bas. Au Québec, je suis un peu en dehors de tout ça. C’est super que ça traverse l’océan aussi », confie-t-elle. Parfois, cela mène à des « chocs culturels » sur certains mots, certaines expressions ou certaines idées. « C’est quand même enrichissant », se réjouit l’autrice.

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