Ma maison, mon miroir

Par Joëlle Curat (Initiative de journalisme local)

Que ce soit une maison ou un appartement, la façon dont on les aménage en dit plus sur nous qu’on l’imagine. Décryptage.

On utilise le même mot pour parler de l’intérieur d’une maison ou de soi-même, comme dans l’expression « dans son for intérieur ». Ce n’est pas par hasard. La psychologue et consultante de l’habitat Claire Duprez déclare que notre maison représente à la fois notre intérieur, notre refuge et notre miroir.

Pour commencer, le choix du lieu de vie est un indicateur de nos valeurs profondes. Opter pour la campagne indique un besoin d’espace, de paix et un côté contemplatif. Au contraire, les citadins vont préférer se sentir entourés d’un monde en mouvement. Vivre au bord de l’eau, un élément relié à la féminité et la fluidité, reflète un désir d’élargir ses horizons et de trouver une sécurité émotionnelle. Quant à la montagne, elle va combler celles et ceux qui ont besoin de vivre en contact avec les éléments et de prendre de la hauteur, de voir le monde avec une nouvelle perspective.

Un décor à son image

On parle parfois de l’âme d’un lieu ou d’une maison. Ce sont des endroits qui respirent le bien-être et l’harmonie, des espaces où l’on se sent accueillis et parfois même régénérés. Comment arriver à créer une telle atmosphère chez soi ?

Tout d’abord, il ne s’agit pas de reproduire les images que l’on voit dans les revues de décoration. On commence par définir ses goûts véritables. Ensuite, il s’agit d’investir dans des objets porteurs de sens, esthétique ou sentimental. Un intérieur uniquement composé d’objets de récupération peut refléter le fait que l’on s’accorde peu de valeur. Ceci dit, les intérieurs inspirants ne sont pas forcément remplis de bibelots luxueux, mais plutôt d’objets qui ont une histoire, qui se réfèrent à une période de notre vie ou de celle de nos ancêtres.

Trouver l’équilibre

Pour le psychanalyste Albert Eiguer, l’intérieur d’une maison révèle ce que ses habitants ont dans la tête. À moins qu’elle n’appartienne à un adepte du zen, une maison presque vide peut refléter une absence de liens chez la personne, une vie intérieure inexistante, un épuisement, voire des symptômes dépressifs.

À l’inverse, les objets qui encombrent un espace physique alourdissent également le mental et le psychisme. Le désordre, quant à lui, n’est pas forcément un signe de déséquilibre. Certaines personnes avouent en avoir besoin pour s’y retrouver. Mais il représente souvent l’expression d’une perturbation parce qu’on n’arrive pas à trouver de la clarté ni dans son esprit ni dans son logement.

En résumé, l’aménagement de son intérieur peut être une véritable source de connaissance de soi et d’épanouissement !

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