(Photo : Archives )
Le MAC LAU accueille l'exposition « D'après mesures » à compter du 14 octobre.

Nouvelle exposition : Dialogue entre la science et l’art au MAC LAU

Par Ève Ménard - Initiative de journalisme local

Le Musée d’art contemporain des Laurentides (MAC LAU) accueille l’exposition collective « D’après mesures » à compter du 14 octobre. Dans celle-ci, des artistes se sont inspirés de la science pour créer des installations immersives. On discute de ce processus unique avec la commissaire de l’exposition, Anne-Marie Belley. 

Reproduire la science dans l’espace public 

Entre juillet 2022 et juillet 2023, quatre artistes se sont rendus, à différentes occasions, à la Station de biologie des Laurentides à Saint-Hippolyte. Ce territoire de 16 km² est un campus de l’Université de Montréal. Il accueille depuis plus de cinquante ans des scientifiques qui y mènent des recherches. 

Félix Bernier, Laure Bourgault, Diane Morin et Ana Rewakowicz ont passé plusieurs jours en compagnie des chercheurs. Ces artistes ont tissé des liens avec certains d’entre eux, ils se sont familiarisés avec leurs recherches et ils ont observé divers phénomènes. À la suite de ces résidences artistiques, les quatre participants ont créé des œuvres qui reproduisent, par l’entremise de l’art, ce qu’ils ont découvert à la Station de biologie.

Le fruit de leur travail sera présenté simultanément au MAC LAU et à la Galerie de l’Université de Montréal. Quatre installations comportant plusieurs éléments comme du son, du texte ou de la vidéo, seront présentées à Saint-Jérôme. « Je vois ça comme une reproduction de la station, mais dans l’espace public », précise Anne-Marie Belley. C’est aussi une manière de démocratiser la science à travers l’art.

« La collaboration devenait la source première de leur production » 

La collaboration entre les scientifiques et les artistes est d’ailleurs au cœur de la création, souligne madame Belley. Lorsque les artistes sont arrivés à Saint-Hippolyte pour la première fois, leur œuvre n’était pas réfléchie à l’avance. Tout dépendait de la suite : des affinités, des recherches et de l’information récoltée. « Les artistes n’avaient pas une œuvre en tête qui demandait une collaboration. La collaboration devenait la source première de leur production », explique la commissaire de l’exposition. 

Ana Rewakowicz a photographié les changements dans les écosystèmes, puis a monté un film avec des séquences plus rapides. (Crédit : Ana Rewakowicz. Image fixe à partir d’un dispositif de recherche scientifique, recherche en cours, 2023.)

Une recherche a particulièrement suscité l’intérêt des artistes, celle du doctorant Charlie Sarran. Celui-ci travaille sur des mésocosmes aquatiques, des bacs d’eau qui simulent des mares ou des étangs, pour mieux comprendre l’évolution de ces écosystèmes. « Il travaillait avec 40 bassins pour générer de nouveaux écosystèmes à partir de l’écosystème du lac. Il ajoutait des organismes et des matières végétales dans chacun des bassins pour observer les réactions », détaille Anne-Marie Belley. 

L’artiste Ana Rewakowicz a filmé pendant environ trois mois les changements dans ces écosystèmes. « Ana a photographié les changements, pas à travers les données comme Charlie, mais avec les images. Comme c’est une artiste en photographie vidéo, elle a monté un film avec des séquences plus rapides où on peut observer les changements dans le temps », explique la commissaire.

Jusqu’au 7 janvier 

L’exposition « D’après mesures » sera accessible au public jusqu’au 7 janvier au MAC LAU. Les installations, qu’Anne-Marie Belley qualifie de « stimulantes » et d’ «immersives », font appel à différents médiums et disciplines artistiques. Chaque artiste a traduit des phénomènes naturels et scientifiques, à travers son propre langage. Les résultats n’auraient jamais vu le jour sans ce dialogue entre la science et l’art, affirme la commissaire. « Le public ne va pas nécessairement voir la différence entre cette exposition et une exposition où les artistes n’auraient pas eu de résidence dans une station de recherche. Mais on n’aurait jamais eu accès à ces œuvres si les artistes n’avaient pas été en contact avec la science. »

Même qu’Anne-Marie Belley souhaite poursuivre le dialogue encore plus loin : les chercheurs de la Station de biologie des Laurentides seront invités à l’exposition et pourront y découvrir les œuvres inspirées de leur travail.


Deux nouvelles exposition à Val-David

Depuis le 30 septembre, le Centre d’exposition de Val-David accueille deux nouvelles expositions : « Aussi immense que le ciel » de Meryl McMaster et « Jeux de l’instant : Fragments expérientiels » de Hélène Brunet Neumann et Caroline Gagnon. Elles sont présentées jusqu’au 7 janvier 2024. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site web du Centre d’exposition de Val-David. 

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