Riopelle aurait 100 ans, Sainte-Marguerite fête
Le peintre québécois Jean Paul Riopelle aurait 100 ans cette année. Pour souligner cet anniversaire, la Ville de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson lui rendra hommage, ainsi qu’à son ami proche, Champlain Charest. C’est aussi l’occasion pour la Ville de célébrer sa culture et son histoire.
Le 7 octobre, le maire Gilles Boucher prévoit une journée de célébrations. Entre autres, on dévoilera en après-midi deux sculptures réalisées par l’artiste Jean Bisson Biscornet de Val-David. Ensuite, à l’église, on soulignera la contribution de Champlain Charest au rayonnement du village, l’amitié qu’il entretenait avec Riopelle, et même l’histoire de l’église, elle aussi centenaire cette année.
Champlain et Riopelle : inséparables
Le Dr Champlain Charest, âgé de 93 ans, a longtemps tenu le Bistro à Champlain, qui est aujourd’hui le restaurant La Belle Histoire. « Je connais Champlain, c’est un ami. Je vois ce qu’il a fait dans le village. Il l’a fait connaître internationalement, avec ses vins et tout ça », souligne le maire.
Aussi, il était un ami proche de Riopelle, rappelle M. Boucher. « C’est Champlain qui est allé le chercher en France. » Grand amateur de pêche, il fait découvrir les Laurentides à Riopelle. À l’Estérel, à côté de chez son ami, Riopelle construira une résidence-atelier, en bordure du lac Masson. C’est là qu’il peindra, entre autres, sa série de tableaux Icebergs.
Riche d’histoire et de culture
En plus de célébrer les deux hommes et leur amitié, le maire Boucher entend souligner la richesse de Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson et de sa communauté. L’église, par exemple, a été reconstruite en 1923, après un incendie en 1922. Pour célébrer son centenaire, un quatuor à cordes donnera un spectacle dans l’église. Les musiciens joueront de la musique classique avec des instruments antiques, datant du 17e et du 18e siècle, s’enthousiasme M. Boucher. La chanteuse Giorgia Fumanti chantera aussi l’Hallelujah de Leonard Cohen, mais a cappella. Le tout, pendant que des diapositives raconteront l’histoire de l’église.
« On ne trouvais pas de photos de quand elle a passé au feu en 1922, ni après quand elle a été reconstruite. Puis j’ai un citoyen qui m’appelle. Son ami à Terrebonne a fouillé dans des boîtes, il y a 10 ans à Lachute, et il en a une ! Je capote : je l’ai, la photo ! », raconte le maire, avec un entrain contagieux. Puis la soirée se poursuivra à La Belle Histoire et au Café O’Marguerites. Il sera possible de réserver des billets pour le spectacle et/ou le souper.
De plus, la ville accueillera une nouvelle Maison des arts qui ouvrira cet automne. « J’ai toujours cru que les Laurentides sont propices aux arts. Il y a beaucoup d’artistes. Comment les mettre en valeur ? Pour moi, c’est important d’avoir un point de rencontre régional », illustre M. Boucher.
Qui était Jean Paul Riopelle ?
Né le 7 octobre 1923, Jean Paul Riopelle étudie auprès de Paul-Émile Borduas. Dans les années 1940, Borduas démarre un nouveau mouvement artistique, celui des Automatistes. Inspiré par les surréalistes en Europe, il prône une approche intuitive de l’art, qui ressemble à celle de l’écriture automatique. Riopelle y trouve une grande liberté.
En 1948, à l’époque de Duplessis, Riopelle signe avec d’autres le Refus global : une critique des valeurs traditionnelles, de la société québécoise d’alors et du catholicisme. Ensemble, les cosignataires plaident pour une ouverture sur le monde, une pensée universelle et la liberté. Lorsque la Révolution tranquille arrive, en 1960, le Refus global sera vu comme avant-gardiste, voire prophétique, tout comme ses auteurs.
Les oeuvres de Riopelle sont à la frontière entre la figuration et l’abstraction. Il trouve son inspiration dans la nature, ses paysages et sa faune.