(Photo : Courtoisie)
Nadine Perron en est à sa quatrième année de chasse.

Se rapprocher de la nature par la chasse

Par Marie-Catherine Goudreau

Pour Nadine Perron, originaire des Pays-d’en-Haut, la chasse est un moyen pour prendre un moment de pause et entrer en connexion avec la nature – autant avec les animaux qu’avec l’environnement. On discute avec la sportive de sa relation parfois contradictoire, parfois apaisante, avec la chasse.

Nadine pratique la chasse à l’arbalète. Elle apprécie particulièrement ce mode de chasse qui demande beaucoup de précision. « Pour réussir à faire approcher les animaux, il faut que tu restes tranquille. Les animaux sont très craintifs. Avec un fusil, par exemple, ça te permet de tirer plus loin. Mais ce que j’aime, c’est quand les animaux viennent vers moi. »

« Pour moi, la chasse est comme une pause. C’est de prendre un temps d’arrêt dans ma journée et de connecter avec la nature. Prendre ce moment pour moi, c’est méditatif; ça me fait du bien », raconte Nadine.

Quand on est à la chasse, il faut être à l’écoute de tous les petits bruits autour de soi et porter attention à ce qui se passe, explique-t-elle. Les chevreuils sont particulièrement nerveux et sensibles à tout ce qui se passe autour d’eux. C’est pourquoi c’est un grand défi de l’approcher avec l’arbalète, dit Nadine. « Ce que j’aime le plus, c’est le avant. »

Durant le temps de la chasse, presque chaque jour en fin d’après-midi, elle part avec son conjoint « dans le bois », alors qu’ils résident sur un terrain où ils peuvent pratiquer. « Après ma journée, je me retrouve dans ma cache, je peux décompresser et être seule avec moi-même dans le bois. »

Quand les valeurs se confrontent

C’est à cause de son copain que Nadine a commencé à chasser. Au début, elle se pratiquait seulement à tirer avec la flèche, puis après « ç’a fait boule de neige », explique-t-elle. « Mon conjoint m’a encouragée et m’a dit que j’aimerais ça. […] Sans que je m’en rende compte, je suis devenue une chasseuse ! »

La chasse révèle même des côtés d’elle qu’elle ne soupçonnait pas. « La première fois que j’ai tiré, on dirait que je ne m’attendais pas à ça de moi, à être coupée de mes émotions comme ça. Je ne me suis même pas posé de questions. J’étais surprise de moi-même. J’étais dans l’action », explique Nadine. Mais c’est le « après » qu’elle apprécie moins, alors qu’il y a quelque chose de confrontant à voir la mort d’un animal.

« Chaque année, je me demande si c’est ma dernière fois ! Mais j’y retourne parce que c’est du temps passé avec mon conjoint et dans la nature. »

Même si une partie d’elle n’est pas totalement en accord avec le sport, elle apprécie avoir accès à de la bonne viande tout au long de l’année – une viande plus naturelle, sans hormones. « Si le congélateur est plein, on ne va pas aller à la chasse à tout prix », dit-elle. « J’adore les animaux. Alors c’est sûr que le côté moral et mes valeurs à l’intérieur de moi ne sont pas toujours d’accord. Ça se tiraille entre les deux. »

D’ailleurs, Nadine se fait un devoir de ne pas laisser l’animal souffrir lorsqu’elle chasse. Pour cela, elle a donc appris à tirer avec beaucoup de précision. Après avoir vécu une situation où un chasseur a manqué son coup et l’animal n’est pas mort, mais seulement blessé, elle s’est dit qu’elle ne voudrait jamais faire cela. « Je voulais que mon tir soit tellement précis que quand je tire, l’animal tombe et ne souffre pas. Sinon, je ne tire pas. Puis, ça adonne que je suis assez excellente pour tirer ! », rapporte-t-elle.

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