Tendance : l’art de ralentir

Par Joëlle Curat (Initiative de journalisme local)

Alors qu’on a valorisé la vitesse et la performance pendant des décennies, on fait face aujourd’hui aux conséquences néfastes de cette course effrénée sur le plan de la santé mentale et physique.

Je cours, tu cours, nous courons… Pour quelles raisons ? Si faire du jogging est bon pour la santé, le stress découlant d’un horaire trop chargé ne l’est pas du tout. Les conséquences néfastes d’un rythme de vie trop rapide sont devenues flagrantes : hypertension, augmentation de la pression artérielle, nervosité, fatigue, anxiété, dépression, insomnie, problèmes digestifs… la liste pourrait encore s’allonger. À un moment donné, il y a surchauffe, comme pour un moteur dont la fumée commence à sortir du capot. Pour éviter un shutdown, un burnout et l’envie de tout plaquer, il s’agit tout d’abord de s’arrêter et de procéder à un « état des lieux ».

Freiner en douceur

Dans un monde où se mettre de la pression est devenu la norme, l’idée de ralentir peut susciter une réaction de rejet, comme si c’était honteux de ne pas avoir un agenda débordant d’activités et de rendez-vous. La lenteur est particulièrement mal vue dans un contexte scolaire ou professionnel. Pourtant, gérer tout dans l’urgence et avoir une liste de tâches qui s’allonge de jour en jour au point de ne plus avoir un seul moment propice à la réflexion n’amènent rien de bon. Dans son livre « L’Éloge de la lenteur », l’auteur Carl Honoré nous invite à ralentir mais surtout à trouver un équilibre entre vitesse et lenteur et à trouver son propre rythme. Sur le site de Technologia, une entreprise de formations et de développement des compétences, Julie Banville, conseillère en ressources humaines agréés (CRHA) et fondatrice de Zen & Cie, indique que pour ralentir, il s’agit d’intégrer de nouvelles habitudes dans son quotidien. En voici quelques-unes : – Introduire des micro-pauses de respiration consciente entre les activités pour recentrer son esprit. La respiration consciente consiste à prêter une attention particulière au souffle en adoptant un rythme lent et régulier. – Délimiter clairement ses plages horaires de travail et de repos afin de respecter ses besoins physiologiques.  – Prendre l’habitude d’éteindre ses appareils électroniques au moins 30 minutes avant le coucher pour favoriser un sommeil réparateur.

Ralentir pour mieux vivre

Étant donné les dégâts causés par la frénésie d’un rythme de vie sans répit, le thème de la lenteur fait l’objet de beaucoup de livres et d’articles. Elle est aussi à la base du mouvement Slow Food (restauration lente) fondé en Italie en 1986 en réaction à l’émergence du mode de consommation de type restauration rapide. Depuis, des déclinaisons de ce mouvement ont vu le jour, comme le Slow Living ou le Slow Business qui ont toutes en commun la promotion de la qualité de vie. Plus près de nous, l’autrice et professeure de méditation de Morin-Heights, Madeleine Arcand publiait en 2019 avec Maxime Morin « À go, on ralentit : 12 mois pour se reconnecter à l’essentiel ». Ces autrices partagent dans ce livre leurs réflexions sur la vie et guident les lectrices et lecteurs en douceur dans la quête d’une existence plus calme et joyeuse, en adéquation avec leurs valeurs profondes.

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