De gauche à droite : Sylvie Bérubé, députée d’Abitibi – Baie-James – Nunavik – Eeyou; Julie Vignola, députée de Beauport-Limoilou; Yves Juneau, PDG Association des stations de ski du Québec; Philippe Boisclair, président du CA de Saint-Donat ski et montagne; Nathalie Dandoy, directrice entretien site et bâtiments et développement durable de Station Mont-Tremblant; Marie-Hélène Gaudreau, députée de Laurentides-Labelle; Jean-Denis Garon, député de Mirabel; et Gabriel Ste-Marie, député de Joliette. Courtoisie

Tourisme durable : « Un Québec sans hiver, on en perdrait le Nord ! »

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Une centaine de personnes étaient réunies pour un colloque national sur le tourisme durable sous le thème « Un Québec sans hiver, on en perdrait le Nord ! », le 15 mai à Mont-Tremblant. Le colloque était organisé par Marie-Hélène Gaudreau, députée fédérale de Laurentides-Labelle et présidente du caucus du Bloc québécois, et Julie Vignola, porte-parole bloquiste en matière de Tourisme.

« C’est tellement un beau succès, quand on réussit à amalgamer les gens de la politique, autant du municipal que des députés, de l’entrepreneuriat, des associations et de tous les secteurs confondus qui touchent au tourisme », s’est réjouie Mme Gaudreau. Des représentants des Laurentides, mais aussi de Lanaudière, de l’Abitibi-Témiscamingue, de l’Outaouais, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, et même de la Montérégie, de l’Estrie et de la Basse-Côte-Nord ont participé.

La situation

« Dans les Laurentides et partout au Québec, le tourisme occupe une place majeure dans l’économie. Dans la MRC des Laurentides, près de 50 % des emplois sont reliés au secteur touristique. C’est donc l’écosystème économique et social de notre région qui est en jeu si on ne fait rien », indique Mme Gaudreau.

En avant-midi, les participants ont fait le portrait de la situation, « pour comprendre où on se situe ». L’hiver 2023, par exemple, a été « le pire depuis 2 000 ans », précise la députée. « Les entreprises sont en train de figurer comment elles vont passer à travers un autre hiver, quand il n’y a pas de neige à Noël et de la pluie à la relâche. Ce sont ces deux périodes qui font leur hiver. »

Mme Gaudreau rappelle que ce ne sont pas que les stations de ski qui sont touchées, mais aussi « tout le reste de l’économie » dont les hôteliers et les restaurateurs qui sont vulnérables.

Les solutions

Puis, l’après-midi a été consacré à quatre questions. Premièrement, quels sont les défis à affronter pour assurer la pérennité du tourisme, « toujours en fonction de la neige ». Deuxièmement, comment diversifier son entreprise pour faire faire aux changements climatiques ? Troisièmement, comment l’économie du Québec peut être plus résiliente face à ces défis ? Et quatrièmement, comment le gouvernement fédéral peut-il soutenir ce virage ?

Les faits saillants de ces discussions seront ensuite colligés et serviront à fournir au gouvernement fédéral un état de la situation et des solutions venues directement des acteurs concernés. « Il y a des choses qu’on a découvertes et des choses qu’on savait déjà. Souvent, les gens travaillent en silo. Et on a besoin d’être à l’écoute », souligne Mme Gaudreau. « On pourra aller en amont et ne pas chercher. On pourra dire : voici le constat. »

Par exemple, il existe déjà de l’aide fédérale pour les entreprises. « Mais elle doit être en concordance avec les nouveaux enjeux. Et il y a une lourdeur bureaucratique », signale la députée. Les délais avant de recevoir cette aide sont également imprévisibles, ajoute-t-elle. « Il y a des sommes d’argent, mais elles ne sont pas adaptées à la réalité. »

Les participants au colloque ont aussi abordé des solutions technologiques pour pallier le manque de neige, la diversification des activités touristiques offertes, et même des idées moins conventionnelles, comme déplacer la semaine de relâche. « Il faut penser autrement. Peut-être qu’on peut utiliser la nature différemment. Lorsqu’on parle de tourisme international, peut-être que ce sera à l’automne qu’on pourra tout faire dans la région », énumère la députée.

« On a ratissé large et ils nous ont donné l’heure juste », se réjouit Mme Gaudreau.

1 commentaire

  1. « Et quatrièmement, comment le gouvernement fédéral peut-il soutenir ce virage ? » – Simon Cordeau

    Pouvons-nous vraiment compter sur un gouvernement fédéral qui semble subventionner le pétrole bien plus que le tourisme? Et ce depuis des décennies?

    Pour saisir le taureau par les cornes, il faut s’y prendre à la source, là où se trouve vraiment le noeud gardien, c’est-à-dire à Ottawa, cet État fédéral qui se targue sans cesse d’être le 4e producteur de pétrole au monde sans même trop réfléchir sur ses excès d’énergies sales brûlées à tout vent et sur leurs conséquences désastreuses sur l’environnement.

    Nous avons besoin d’un premier gouvernement Vert à Ottawa. Voilà ce qu’il nous faut. Et en effet, cessons d’avoir la tête dans le sable, cessons de faire du sur place si nous ne voulons pas perdre le Nord!

    @Guy J.J.P. Lafond
    Un esprit sain dans un corps sain
    Montréal à vélo, Les Laurentides en ski de fond et Ottawa à pied parfois.

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