(Photo : Samuel Vandenberg et Élise Ghaye.)
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Les secrets du Vanlife

Par Marie-Catherine Goudreau

Samuel Vandenberg et Élise Ghaye sont deux grands voyageurs originaires de Belgique. En 2018, ils ont décidé de prendre une pause de travail pour consacrer une année de leur vie à la traversée de l’Amérique du Nord en Westfalia. Ils en ont fait un film qui devait être lancé au cinéma de Saint-Jérôme le 30 septembre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à partir pendant une année complète pour traverser le Canada, les États-Unis et le Mexique, dans une van ?

Élise : Nous aimons tous les deux beaucoup voyager et nous avions envie de faire un grand voyage à deux. Il y a beaucoup de personnes qui nous ont inspirés, une famille en particulier @OurOpenRoad sur Instagram, et c’est en voyant leur expérience sur les réseaux sociaux que nous avons voulu nous aussi partir en van. On a préféré ce type de voyage par rapport à un voyage en sac à dos parce que nous voulions goûter à cette liberté, vivre indépendamment des transports en commun, des hôtels, sans suivre les circuits touristiques.

Samuel : En effet, le fait d’être indépendant et de trainer notre maison partout est très avantageux. Un exemple : nous avions passé une nuit aux États-Unis et il faisait très froid, -15°C. Du jour au lendemain, on s’est dit : on en a marre du froid, on roule jusqu’à Las Vegas ! Ce genre de décision est seulement possible avec la vanlife. On va où on veut, quand on veut. Peu importe où nous sommes, où nous arrivons le soir ; lorsque nous fermons les portes, c’est toujours le même endroit, c’est notre petit chez nous.

Combien de temps avez-vous mis à la préparation du voyage ?

Élise : Je dirais que nous avons économisé durant deux ans pour ce voyage en plus d’une préparation d’environ 8 mois. La grande question était de savoir si nous voulions avoir un van déjà emménagé ou si nous voulions le construire nous-mêmes. Nous avons fait le choix d’utiliser un van déjà tout fait à l’intérieur parce que nous travaillions à temps plein. C’est surtout la recherche du van qui a pris beaucoup de temps.

Pourquoi avoir choisi l’Amérique du Nord ?

Samuel : En fait, nous avons eu l’idée lorsque Élise et moi étions en stage ici au Québec durant 5 mois. Nous sommes vraiment tombés en amour avec le Québec et le Canada et on avait vraiment envie de découvrir davantage le pays, mais il est tellement vaste. On voulait le voir en profondeur, le traverser d’Est en Ouest. Mais nous nous sommes demandés : pourquoi s’arrêter au Canada seulement ? Nous avons donc envoyé notre van de la Belgique jusqu’à Halifax par bateau et nous sommes partis de cet endroit.

Qu’est-ce que vous retenez de ce voyage ?

Élise : Le voyage a été un grand change-ment de rythme de vie surtout. Les premières semaines ont été marquées par l’adaptation, mais nous avons appris à vivre dans un petit espace, même qu’aujourd’hui, nous vivons dans une mini-maison ! Je crois que nous nous attachons maintenant plus à ce que nous vivons, qu’à ce que nous avons. Le voyage nous a aussi amenés à vivre d’une façon un peu plus lente et douce qu’avant, nous sommes revenus aux choses simples et ça nous a fait du bien. Pour ma part, j’ai aussi changé complètement de profession : je suis maintenant professeure de yoga, alors qu’avant je travaillais dans le domaine du marketing. Ce voyage m’a vraiment permis de remettre en perspective le travail que je faisais et je voulais trouver quelque chose à travers duquel je pourrais réellement partager mes valeurs. Pour moi, cette expérience a été un retour à mes valeurs profondes.

Samuel : Selon moi, un des enseignements du voyage a été de laisser la place à l’imprévu. Parfois, j’avais tendance à vouloir tout préparer à l’avance, mais au fil du voyage, nous nous sommes aussi laissés guider par les habitants et leur conseil.

Quels sont les défis du vanlife ?

Élise : Je crois qu’au début, j’ai trouvé ça un peu plus difficile, car parfois nous ne savions pas où nous allions dormir, ou encore lorsqu’il faisait noir et que nous ne savions pas vraiment à quoi l’environnement ressemblait dehors. C’est aussi plusieurs petites préoccupations qui restent toujours comme chercher l’eau potable, le gaz. Ce sont des moments qui ne sont pas exposés sur les réseaux sociaux.

Samuel : Il y a un aspect qui est un peu difficile à comprendre pour les gens qui n’ont pas vécu ce genre d’expérience : voyager c’est fatigant. À force de voir chaque jour ou presque, des paysages magnifiques, on finit par devenir un peu blasés et on perd cet émerveillement, ce qui est malheureux. Je ressentais le besoin de revenir à une vie plus normale pour pouvoir recommencer à m’émerveiller devant les paysages. C’est pourquoi, nos prochains voyages seront plus courts, pour qu’on puisse retrouver l’excitation de repartir découvrir. Je crois qu’à la fin de notre voyage, nous étions prêts à revenir.

Coups de cœur de chaque pays :

Canada : Évidemment, les Rocheuses sont une partie magnifique du Canada, mais la Saskatchewan nous a vraiment marqués, alors qu’on ne s’attendait pas à ça. Il a un endroit que nous avons découvert : Sandcastle, c’était magnifique.

États-Unis : Le Utah a vraiment été un coup de coeur pour nous, notamment « The wave » qui est un endroit protégé où seulement 20 personnes par jour ont la chance d’aller visiter ce paysage vraiment spécial.

Mexique : Le Mexique en lui-même nous a surpris. C’est par ailleurs l’endroit où nous sommes restés le plus longtemps (6 mois). C’est très diversifié, il y a tout ce qu’on peut espérer voir : la jungle, la ville, la plage, l’océan, les montagnes.

Pour suivre les aventures de Sam et Élise :  @WildWildWheels

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