(Photo : Étienne Robidoux)
Le bénévole Serge Latulippe livre un repas à Mme Brosseau, bénéficiaire de la popote roulante à Saint-Sauveur.
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Ces héros du quotidien – Partie 2

Par Rédaction

Dans les Laurentides, des héros de l’ombre concourent à l’harmonie de la communauté. Cette semaine, nous mettons en lumière la popote roulante, un service alimentaire destiné aux personnes âgées ou dans le besoin.

En ce jeudi matin, 8 h, un traiteur de Saint-Jérôme vient livrer les repas à l’Entraide bénévole des Pays-d’en-Haut, situé à Sainte-Adèle. Les bénévoles s’activent pour placer les repas, les soupes et les desserts dans de grandes glacières noires. Tous les mardis et jeudis, une quinzaine de bénévoles arpentent la MRC des Pays-d’en-Haut pour livrer des repas à Sainte-Adèle, Saint-Sauveur, Piedmont, Saint-Anne-des-Lacs, Morin-Heights et Saint-Adolphe-d’Howard.

Ces héros du quotidien

Le bénévole Serge Latulippe livre des repas à Saint-Sauveur aux bénéficiaires de la popote roulante. Photo : Étienne Robidoux

Rien qu’aujourd’hui, 182 repas seront livrés à des personnes âgées ou dans le besoin.

Le bénévole Serge Latulippe dépose trois glacières dans le coffre arrière de son véhicule utilitaire sport. Nous empruntons les routes sinueuses de Saint-Sauveur, bordées des couleurs éclatantes de l’automne « Une chance que vous êtes là. C’est un service extraordinaire et essentiel », dit notre première cliente en nous voyant arriver.

M. Latulippe, âgé de 58 ans, a pris sa retraite il y a trois ans et fait du bénévolat depuis. « J’aime le contact et les conversations avec les bénéficiaires », raconte le résident de Saint-Sauveur qui fait partie du conseil d’administration du centre, en plus d’être trésorier.

Nouveau traiteur

Auparavant, des repas chauds étaient préparés dans la cuisine de l’Entraide bénévole des Pays-d’en-Haut. Pour pallier le manque de bénévoles et pour pouvoir desservir davantage de bénéficiaires, le Centre fait affaire avec le traiteur de Saint-Jérôme Nutri-Deli depuis le 1er septembre dernier. Celui-ci travaille en collaboration avec une nutritionniste pour s’assurer d’offrir des repas sains et adaptés aux besoins des personnes âgées.

Le mardi, les bénéficiaires ont deux choix de repas et le jeudi, trois. Au menu aujourd’hui : des crêpes farcies, des saucisses italiennes et des cuisses de poulet. Les repas, qui comprennent une soupe et un dessert, coûtent 8 dollars.

Avis partagés

« Les bénévoles sont nos rayons de soleil, même l’hiver ! », s’exclame une dame âgée dans l’embrasure de la porte de sa demeure. Elle dit aimer la nourriture du nouveau traiteur et apprécie le fait qu’elle peut maintenant planifier chaque mois ses menus. « C’est un gros avantage », selon elle.

Un client qui habite un peu plus loin n’est pas du même avis. « C’était meilleur quand les repas étaient préparés à Sainte-Adèle », dit M. Aubé. Au moment de la visite du Journal, sa femme et lui n’avaient goûté au repas du traiteur qu’une seule fois. Le couple, qui dit fièrement être marié depuis 62 ans, est abonné depuis deux ans au service alimentaire. Mme Brosseau a une quatrième récidive du cancer du poumon. Certains matins, elle n’est même pas capable de se lever, affaiblie par ses traitements de chimiothérapie.

« Aujourd’hui, on n’aurait pas été capable de servir autant de repas si on les avait préparés nous-même », confie M. Latulippe, une fois de retour derrière le volant.

« Avec la popote roulante, on aide [les bénéficiaires] à rester à leur domicile le plus longtemps possible », dit la gestionnaire Manon Legris.

Du côté de Saint-Jérôme

Depuis bientôt deux ans, Bernard Voyer est bénévole au Centre d’action bénévole Saint-Jérôme. « Quand tu arrives à ta retraite et que tu n’as pas d’activité, tu peux trouver le temps long. J’ai eu une belle vie et je voulais redonner à la société et me sentir utile. Je suis vraiment bien tombé avec la popote roulante. Ça répond bien à mes attentes et les clients sont sympathiques », raconte-t-il.

Deux fois par semaine, M. Voyer prend en charge l’une des cinq routes du Centre, qui fait aussi affaire avec le traiteur Nutri-Deli. Chaque fois, il parcourt 80 kilomètres, ce qui lui prend environ quatre heures. C’est lui qui a la route la plus longue, allant jusqu’à Prévost et Saint-Hippolyte.

La courte visite de M. Voyer est parfois le seul contact humain que les bénéficiaires auront durant la semaine. Même s’il n’échange que brièvement avec les clients, M. Voyer croit que ces quelques secondes font la différence pour eux. « On développe un contact privilégie avec eux. Il y a une certaine amitié qui se développe », dit-il.

« Le bénévolat, c’est une belle occasion de rendre service et de voir la reconnaissance dans les yeux des gens qui reçoivent ces services », pense M. Voyer.

Vous connaissez une personne dont le travail au sein de sa communauté mérite d’être souligné ?
Écrivez-moi à l’adresse suivante : etienne@journallenord.com

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