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un docteur pas ordinaire!

Par diane-baignee

Maison de soins palliatifs de la Rivière-du-Nord

Chronique défi, bien vieillir

par Diane Baignée
Parler de fin de vie, pas très enthousiasmant me direz-vous. Pourtant, on s’entretient abondamment sur le sujet lorsqu’il est question de l’aide médicale à mourir.
Autour de cette dernière option se créent des débats, comme choisir l’avenue la plus apaisante lorsque ce billet qui nous amène au terminus de notre ligne de vie nous est tendu. Quelle voie prendre?
Poussons la réflexion plus loin. Sommes-nous capables de concevoir qu’un jour, on va mourir? On ne peut y échapper. Comment résister à cette ère où la vitesse, le « consommer/jeter » sont devenus des automatismes dans la gestion des étapes charnières de notre vie? Et nos rituels?
Ceux qui permettent de traverser le deuil, ceux qui nous aident à faire face à la mort et à l’accepter.
Dr Jean-François Rouleau a sa propre idée sur le sujet. Sans hésiter, il affirme que notre société doit soigner décemment et avec humanisme le processus menant à la fin de vie.
Il en fait sa mission depuis plus de 25 ans. On peut dire en toute humilité qu’il est un pionnier régional dans le domaine.

Un miraculé, sensible à la question de vie

La rencontre d’un docteur pas ordinaire. Un homme médecin pour qui l’amour et la compassion sont toujours tout près, dans sa trousse de soins. Oui, vous avez bien lu. « L’amour apaise la souffrance », dit-il. C’est le message qu’il nous livre avec conviction.
Au-delà du professionnel de la santé, il y a l’homme et son histoire. Dr Jean-François Rouleau était jadis médecin-obstétricien. En 1990, un accident de voiture fait basculer sa vie. Sa conjointe décède. Il se voit paralysé. C’est un face à face avec la mort, la perte d’autonomie et des deuils multiples à confronter.
Nommé par ses pairs « miraculé », il raconte que l’amour pour son fils et sa capacité de résilience l’amènent à sortir gagnant de cette dure épreuve. Il a même fait mentir les pronostics.
Ne pouvant plus exercer comme médecin-obstétricien à cause de certaines limitations, il se met à l’œuvre afin de faire connaître les soins palliatifs dans la région. Ce ne fut pas une mince tâche. Bref, tous ses efforts (lui et son équipe) ont permis, à ce jour, d’accompagner plus de 1700 personnes dans leurs derniers moments de vie depuis l’ouverture de la Maison de soins palliatifs de la Rivière-du-Nord en 2006.

Le concept de soins palliatifs

D’entrée de jeu, Dr Rouleau nous pointe qu’à Londres, en 1967, se crée la première unité de soins palliatifs. En 1979, l’Hôpital Notre-Dame de Montréal offre à la population le premier département francophone de soins palliatifs au monde.
Au fait, les soins palliatifs sont décrits comme l’ensemble de soins permettant de soulager tous les symptômes liés aux maladies terminales, fréquemment la douleur. Des interventions qui visent non seulement la fin de vie, mais toutes autres situations où il convient de « gérer » la douleur et d’améliorer la qualité de vie de la personne.

Dans cette maison, comment soulage-t-on une personne en fin de vie?

Tout se passe par étapes et par une approche globale. Apaiser la souffrance, c’est soigner chaque dimension de la personne pour l’aider à monter l’escalier qui mène à un état de paix, finalement. Du moins qui le permet.
On atténue les symptômes physiques, Et lorsqu’apaisés, s’ouvre une fenêtre permettant, cette fois, d’agir sur la souffrance psychologique et sociale. Enfin, le terrain spirituel, parfois omniprésent, se rend plus accessible lorsque les autres types de douleur sont bien calmés. Et l’équipe de soins se dévoue afin que cette transition, celle qui mène à quitter ce monde matériel, s’effectue en et avec douceur.

La mort fait peur

On présuppose qu’en ouvrant la porte de cette maison de soins palliatifs, on accuse réception d’une vie sans sursis. Il est vrai que les personnes admises ont reçu un diagnostic faisant état d’une durée de vie de moins de trois mois. Mais devant l’évidence, est-ce possible de parler de sa mort librement et avec tout le soutien possible? Voilà ce que cette maison offre. Une attention particulière portée à la personne et à ses proches. Un environnement de paix…
Cette ressource est financée partiellement par le gouvernement. Elle survit grâce aux dons de personnes et d’organismes.
Pour en savoir plus, visitez leur site Internet : pallia-vie.ca/maison-de-soins-palliatifs-de-riviere-nord/.
Vous pouvez faire un don à : pallia-vie.ca/ faire-un-don/
Diane Baignée est travailleuse sociale en pratique privée.
diane.baignee@gmail.com

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2 Comments

  1. Johanne Mailloux

    Bonjour je cherchais sur internet pour savoir ce qu’etait devenu le Dr Rouleau car c’est lui qui etait venu sur les lieux de l’accident quand mon conjoint a passé dans un convoyeur a bois en 1980
    Par la suite j’ai su pour l’accident qu’il a eu avec sa femme et son fils
    Je suis tombe sur votre article et je voulais simplement lui dire BRAVO pour ce beau travail et tout ce courage
    Un grand homme!

    Reply
  2. Lisette Boucher

    Bonjour Dr Rouleau, je suis une de vos patientes de La Sarre en Abitibi, vo¸us êtes celui qui m’a assisté pour la naissance de mon fils Mathieu, à ce moment je portais le nom de Dallaire mais je suis aujourd’hui séparée et repris mon nom de fille. Mes enfants vous adoraient (Sylvain, Mélanie et Mathieu). J’avais appris pour votre accident et m’étais toujours demandé ce que vous deveniez. Je suis maintenant à St-Jean-sur-Richelieu.
    Félicitations et merci pour ce que vous faites afin d’apaiser les souffrances de vos patients.
    Un grand HOMME !
    Merci infiniment !

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