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Charest de nouveau PM, Exit Dumont ?

Par stephane-gendron

Charest peut dormir sur ses deux oreilles. Plébiscité à près de 98% par son parti à Québec, il paraît dorénavant comme notre grand Winner québécois. Avec ce que l’on a à se mettre sous la dent comme menu alternatif, il n’est pas étonnant de voir Charest, qui a toutes les qualités d’un panda en voie de disparition, en selle pour demeurer premier ministre, et ce malgré un programme aussi minable et sans génie que le libre-échange avec l’Europe (cette juridiction relève d’Ottawa) et le déve­loppement de nos ressources natu­relles dans le Grand Nord (c’est à-dire vendre nos ressources naturelles aux étran­gers, comme cette annonce d’une mine pour la Chine à Fermont). Plusieurs rai­sons expli­quent ce phénomène de la résurgence politique. Malgré le faible leadership de Charest, celui-ci réussit à se démarquer de la faiblesse encore plus grande de ses adversaires.

D’une part, la souveraineté ne rallie plus la masse, et encore moins en ces temps de crise économique en régions. Pauline Marois, en parlant de langue et d’étapisme, n’a pas su inspirer le changement et les idées nouvelles liées à la modernisation de l’état. Marois représente le passé un peu comme Hillary Clinton qui compte miser sur son «expérience». On n’en veut plus de ce genre d’expérience du passé.

D’autre part, le Québécois moyen vient de constater à quel point Mario Dumont ne représente plus qu’un parti réactionnaire déjà gangrené de réflexes de vieux partis. On découvre – malheureusement – que l’ADQ gouverne son opposition officielle en fonction des sondages et de l’opinion publique. Rafraî­chissant au début, le parti a sombré dans les vieilles habitudes. L’équipe comporte de bons éléments mais le chef – à défaut de gagner les prochaines élections, doit absolument partir et laisser sa place à une relève beaucoup plus dynamique. Un parti ne peut laisser l’impression de forger son programme au fur et à mesure des événements. Il s’agit d’un pragmatisme extrême qui ne présage aucunement d’un avenir que l’on voudrait rassurant. Prenez par exemple une des propositions de politique familiale de l’ADQ: un chèque de 5 000$ au troisième enfant. Ce genre de politique de l’hameçon pour “faire des enfants” a de quoi faire vomir. Existe-t-il des parents assez dégueulasses pour motiver leur décision de mettre une personne au monde sur la base d’un traître chèque de 5 000$?

Une politique fiscale de la famille clairement plus agressive serait de loin plus appropriée qu’un simple chèque à la poste. La proposition bancaire de l’ADQ n’est tout simplement qu’une politique digne d’un grand manque de moralité. Monnayer la vie d’un enfant et la survie d’un soi-disant peuple «menacé» a de quoi vous répugner. Oui, ça va brasser mais Mario Dumont une fois premier ministre saura-t-il donner l’assurance de résister? Aucunement. Mario Du­mont devra éventuellement quitter la barre de l’ADQ. Faute de mieux, Jean Charest sera élu. Pour un troisième mandat? Vite l’exil vers des terres meilleures… Le Québec m’écoeure.

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