Voilà, j’ai un nouveau «dada»: les pots! En réalité, ce n’est pas du tout nouveau ce penchant pour les pots. J’en suis folle depuis très longtemps. Les formes, les couleurs, les textures: tout m’attire, et ce sans compter ce qu’on y plante!

Mais en fait, c’est l’utilisation des pots en plate-bande qui me passionne dernièrement. Traditionnellement, l’usage qu’on en fait est de les placer sur la terrasse, sur le bord de la porte d’entrée, ou sur le bord de la piscine. La symétrie a longtemps été importante, pour un look plus classique. Et je n’ai rien contre la symétrie, elle est parfois un incontournable. Mais j’aime aussi la liberté dans les aménagements paysagers, et la liberté dans les compositions florales!!! Celle dans les pots, est maintenant bien ancrée dans nos mœurs. Quand j’ai commencé à vendre des jardinières, elles étaient classiques; une ou deux variétés par panier suspendu. Maintenant, ce sont depuis plusieurs années les mélanges qui ont la cote, ces jardinières que l’on appelle «les victoriennes». Et donc cette tendance au mélange, on la retrouve aussi dans les boîtes à fleurs, et dans les pots! Et c’est plus qu’agréable, puisqu’on peut essayer à peu près n’importe quoi, sans très gros risque!

Mais bon ce que j’aime particulièrement depuis quelques années, je me répète, c’est d’intégrer des pots dans les aménagements paysagers, histoire de surprendre. Les placer là où personne ne s’y attend. Ça aura souvent pour effet de réveiller une plate-bande!

De façon générale, quand je crée un aménagement paysager, je le fais en fonction des vivaces, des arbustes, arbres et conifères. Je réserve parfois des espaces précis pour intégrer des annuelles, pour justement avoir un impact de couleur durant toute la saison. Et évidemment dans un nouvel aménagement, il reste souvent des trous pendant une ou deux saisons, avant que les végétaux (vivaces et arbustes) n’aient atteint une certaine maturité, ce qui laisse des espaces pour planter des annuelles.

Mais parfois, on ne prévoit pas de place précise, soit parce que le style d’aménagement ne s’y prête pas, ou parce que l’aménagement est tellement grand qu’il faudrait en intégrer trop pour que ce soit équilibré. C’est alors, quant à moi, qu’interviennent les pots. Ces pots nous permettent l’ajout d’une touche de couleur à un endroit bien spécifique. Ils deviennent comme une œuvre d’art dans la plate-bande. Et des œuvres d’art, ça on a le droit d’en mettre partout. Je suis déjà entrée dans quelques petites pièces, je pense entre autres à des salles de bain d’invités, communément appelées «powder room», où il y avait de magnifiques peintures… du genre que j’aurais mis dans mon salon! Alors pourquoi pas faire la même chose dans nos plates-bandes.

Les européens, les anglais en particulier, intègrent depuis très longtemps des sculptures dans leurs aménagements. Et c’est fantastique… mais parfois coûteux. Alors qu’en intégrant des pots, on peut en arriver à un résultat tout aussi intéressant, et à moindre coût. On peut commencer par des pots tout simples, ou alors se lancer et trouver des pots qui en soit, sauront alimenter les conversations. Ce qui est important c’est de déterminer qui aura la vedette: le pot ou ce qu’il y a dedans. Et aussi, évidemment il y a une question de proportions: proportion du contenu par rapport au contenant ou proportion du pot par rapport à son environnement. Ce problème peut d’ailleurs être corrigé en intégrant plusieurs pots au même endroit, un regroupement de pots différents! Et là, pas trop de règle, juste votre goût personnel…

Le plus grand classique côté contenant ou pot dans notre belle campagne, restera toujours le demi-baril de whisky! Et ça s’intègre souvent merveilleusement bien à nos aménagements de campagne. Un demi-baril rempli d’impatientes colorées dans une plate-bande de sous-bois, ça réveille un aménagement! Alors amusez-vous!

Oups, une seule règle… comme ailleurs, la modération a bien meilleur goût! Dans les pots comme dans les fleurs… trop, c’est comme pas assez… À vos pots!

Chantal Rochette_ Au Coin du Jardin