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Disparition de David Fortin

Par Éric-Olivier Dallard

Chronique triste

Jocelyne Cazin a su trouver les mots concernant le drame de Piedmont; lisez-la, en page 12 de cette édition-ci d’Accès. Pour ma part, j’ai choisi de chroniquer sur un autre drame: celui de la disparition de David Fortin… Décidément, certaines semaines sont plus lourdes à porter que d’autres…

Ainsi donc les parents ont frappé à toutes les portes, de la Direction de l’école au CLSC, et ce depuis des années: leur fils était harcelé à l’école, il était la tête du Turc des élèves… Selon le père, cette cabale contre son fils a commencé dès le primaire et s’est poursuivie au secondaire. Il était déjà arrivé à l’enfant de faire la route de l’école à chez lui à pieds, plutôt que «d’affronter» l’autobus scolaire.

David Fortin a donc disparu depuis plus d’une semaine, ne laissant rien derrière lui.

Et le père de tempêter sur l’aide qu’il n’a pas reçue malgré les signaux envoyés à répétition aux intervenants. Et les médias de relayer cette indignation. Et vous et les bien-pensants citoyens, de dénoncer ce monde hostile que sont devenus nos «établissements scolaires» (quelle horrible appellation, soit dit en passant). Et l’absence de ressources. Et de plaindre la famille, et de condamner le système, et de discuter du sort (trop clément bien sûr!) réservé aux «tortionnaires» de David, et…, et…., et…

Vous savez qui est d’abord à condamner dans cette histoire? Le nom des premiers coupables ne vous a même pas effleuré l’esprit, hein?! Je vais vous le dire: ce sont les parents de David… Oui, oui, ceux-là même qui déchirent leur chemise sur la place publique, critiquant l’inertie du système et la nonchalance de ses intervenants. Les premiers coupables, ce sont eux.

Bordel! Suis-je le seul à penser que le premier endroit qui doit sécuriser un enfant est sa maison; la première qui doit le défendre est sa famille. Quand ce premier rempart renvoie à l’abattoir (car c’est bien ce dont il s’agit), jour après jour, année après année, celui qu’il est chargé de protéger, qu’y a-t-il d’étonnant à ce qu’il vogue vers d’autres cieux?

C’est d’une misère sociale, intellectuelle et affective sans fin, dont souffrent ces parents, qui s’en sont remis au système pour défendre ce qui doit leur être le plus cher, leur chair.

Faut-il que l’on produise des lavettes! Un jour, il n’y aura personne pour leur laver les mains…

Mon téléphone est plus intelligent que toi

Jamais monsieur-le-père-protecteur-bien-pensant n’a-t-il songé à garder son fils chez lui?! Écoute Bonhomme: ton gars va mal, vraiment mal; tu le sais, il sait que tu le sais… et tu le retournes indéfiniment à ses bourreaux?! Ciboire!, t’as pas pensé à simplement le garder chez toi?! Tu ne sais pas que la scolarisation n’est pas une obligation; seule l’éducation l’est? Tu ne t’es pas renseigné là-dessus, toutes ces années? Ben non, t’étais ben trop occupé à «chercher de l’aide dans le système»… Parle-moi d’un homme et de ses culottes, toi! Non la scolarisation n’est pas une obligation… Et quand bien même en serait-ce une… Il est des rôles sacrés: celui de parent – et la protection qui va avec – est l’un d’eux. Avoir failli dans ce rôle, et n’en être pas même conscient, est un crime.

On martyrise ton fils quelque part? Tu vas le chercher.

Ton enfant est pas heureux à l’école? Tu le retires de l’école, c’est tout.

C’est difficile à comprendre, ça?

Triste humanité adulte, encore adolescente. Des nains.

Faut pas s’étonner que la publicité nous vante actuellement de nouveaux modèles de téléphones cellulaires «intelligents», dans un monde peuplé d’imbéciles (mal)heureux.

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