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Les vrais défis des Laurentides…

Par rejean-tremblay

Après avoir eu le bonheur d’accueillir en ses pages les Laurentiennes Fabienne Larouche et Jocelyne Cazin, Accès a maintenant l’honneur de faire place au grand Adélois Réjean Tremblay, qui tient une chronique dans cette page au cours du mois de novembre!

Peut-être que le maire de Blainville et ses partenaires vont réussir leur grand défi et obtenir les Jeux du Canada en 2013. Je le souhaite ardemment puisque ces Jeux seront en fait les Jeux du Canada dans les Laurentides puisque le projet de 120 millions de $ des promoteurs inclut toute la région jusqu’à Mont-Tremblant. Si Blainville décroche les Jeux du Canada, ça veut dire que la ville pourra construire une patinoire de dimension olympique pouvant accueillir 5 000 spectateurs. L’idéal pour enfin obtenir une concession dans la Ligue junior majeure du Québec. Personnellement, je ne crois pas qu’il faut attendre après les démarches de Blainville. La grande région des Laurentides est la région idéale pour recevoir une équipe de la LMJQ. Je ne crois pas que le hockey junior va survivre plus de trois ou quatre ans à Verdun. Pour différentes raisons. La première étant que les fans du Canadien ne sont pas des amateurs de hockey, ils sont des «amateurs du Canadien». Rien d’autre ne compte que la Flanel-le. La ville idéale dans la région idéale, c’est Saint-Jérôme. La ville est devenue une vraie métropole commerci-ale et il suffit de voir l’importance des centres commerciaux qui poussent près de l’autoroute 15 pour s’en convaincre. De plus, avec la présence de l’Université du Québec de l’Outaouais dans les limites de la ville, Saint-Jérôme est parfaitement positionnée pour le hockey junior majeur. Il ne s’est pas construit un seul aréna de 5 000 sièges au Québec au cours des 30 dernières années. Le temps est venu. Les dirigeants de la LMJQ cherchent désespérément à s’implanter dans la grande région métropolitaine. Question d’attirer les médias nationaux aux matchs de ses équipes. Saint-Jérôme pourrait attirer les médias nationaux pour certains matchs et resterait quand même une ville régionale pour bâtir sa base de partisans. De plus, la ville a une bonne tradition de hockey. Tout le monde y gagnerait.
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Mais il y a encore bien plus. On ne le réalise pas mais la grande région des Laurentides, de Sainte-Thérèse à Mont-Tremblant atteint un demi-million d’habitants. Cette immense région ne compte ni une équipe dans la Ligue junior majeure du Québec ni une université du Qué- bec qui lui soit propre. L’Abitibi a deux équi-pes majeures et une université. La Mauricie a son équipe et une université, même cho-se pour Rimouski, Gatineau et Chicoutimi. Et évidemment Québec et Montréal. Réussir à obtenir une é- quipe de la LMJQ pour les Laurentides serait un premier pas avant le vrai défi. Le Saguenay-Lac-Saint-Jean compte moins de 300 000 habitants. L’Abitibi encore moins. Rimouski et le Bas du Fleuve moins aussi. Même chose pour Gatineau. Comment cela se fait-il qu’une région d’un demi-million d’habitants n’a pas son institution d’en- seignement supérieur? Alors que cette région accueille toujours plus de nouveaux venus qui viennent y vivre et travailler? Les fonctionnaires de Québec, ce charmant grand village, vont prendre une règle à mesurer et vont dire que Saint-Jérôme est trop proche de Montréal. Que les universitaires des Laurentides n’ont qu’à se rendre à Montréal pour leurs études. On peut dire à ces charmants ronds de cuir que c’est moins long de partir de Chicoutimi à sept heures le matin pour se rendre à Québec que ce ne l’est pour aller à Montréal en partant de Saint-Sauveur. Même chose à Rimouski. Une région n’est pas isolée seulement par le nombre de kilomètres. Elle peut l’être par le temps nécessaire pour se rendre d’un point à l’autre parce que les routes sont congestionnées. Évidemment que semblable projet pourra toujours provoquer un haussement d’épaules ou un sourire niais. On pourra toujours prétendre qu’on parle de châteaux en Espagne. Ou qu’on est né pour un petit pain.

Mais plus les travailleurs vont venir s’installer dans les Laurentides (et Québec estime à 60 000 leur nombre pour les huit prochaines années) et plus il faudra changer notre façon de penser. C’est chez-eux, dans leur région, qu’il faudra fournir les services essentiels. Et une université consciente des besoins et des possibilités de cette grande région en développement, sera un service essentiel.

N’importe laquelle réalisation d’envergure commence par une idée. Il me semble que certains leaders régionaux doivent déjà avoir cette idée…

Le reste finit par suivre.

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