François Marcil. Photo : Claude Bernard

Hommage à François Marcil : le jardinier du cœur

Par Joëlle Curat (Initiative de journalisme local)

Le bâtisseur, philanthrope et créateur d’un des plus beaux jardins du Québec s’est éteint paisiblement à Saint-Sauveur le 25 juillet dernier à l’âge de 77 ans, des suites d’un cancer de la gorge. Il laisse une trace indélébile dans sa communauté et dans le cœur des gens.

François Marcil ne cultivait pas seulement les fleurs, mais aussi les bonnes idées et les projets caritatifs. Cet entrepreneur visionnaire a d’abord été connu comme le cofondateur avec ses frères des 17 centres de rénovation Marcil, un fleuron du Québec, puis comme développeur immobilier, et enfin comme créateur d’un des plus beaux jardins du Québec.

Sa vie était empreinte de valeurs profondes d’amour, de partage, de générosité et d’un désir sincère de redonner. Grand philanthrope, il a amassé plus de 2,4 millions de dollars pour les causes qui lui tenaient à cœur, notamment grâce à l’organisation des soupers-bénéfice François Marcil. On se souviendra de lui comme un modèle d’implication sociale qui inspirait chacun à faire sa part. En juin dernier, l’Assemblée nationale du Québec a d’ailleurs souligné son engagement exceptionnel en lui décernant une médaille.

Un départ en douceur

Dans une lettre adressée aux donateurs qui l’ont soutenu dans ses nombreux projets caritatifs, ses filles Annie et Josianne racontent que leur père François est décédé entouré de son épouse Suzanne et de sa famille, par une magnifique journée ensoleillée dans son jardin, tel qu’il le souhaitait.

Du plus loin qu’elles s’en souviennent, leur père a toujours cherché de nouvelles façons d’embellir la vie des autres et de redonner, conscient des privilèges dont il bénéficiait. En plus de son souper-bénéfice, il a créé un magnifique jardin et a voulu en faire profiter le public en lui ouvrant ses portes. Même lorsqu’il passait des vacances en Floride, il ne pouvait pas uniquement en profiter et se détendre. Affligé par les effets de la pollution sur les plages qu’il fréquentait, il a créé des œuvres d’art à partir des détritus qu’il ramassait et les mettait en vente pour soutenir cette cause.

Un entrepreneur attentionné

Né dans une ferme à Sainte-Clotilde-de-Châteauguay, François Marcil s’inscrivait dans une tradition entrepreneuriale amorcée plus d’un siècle plus tôt. En 1918, son grand-père, Arthur Marcil, ouvrait le magasin général Marcil, un lieu qui allait devenir le point de départ d’un véritable empire familial. Par la suite, le père de François et un oncle ont pris la relève du commerce. Des années plus tard, François et ses frères Yvon et Normand ont fait fructifier cet héritage en rachetant des quincailleries en difficulté et en les relançant avec succès sous l’enseigne Marcil.

Parmi leurs souvenirs les plus marquants, les filles de François, Josianne et Annie, se souviennent avoir travaillé avec leur père dans ses magasins et observé combien il tenait à offrir à sa clientèle un excellent service. « Il nous disait de servir les clients de la même façon que nous aimerions être servis nous-mêmes, raconte Josianne. Il tenait aussi à serrer la main de ses employés quand il les croisait et les appelait par leur prénom. Il leur offrait aussi des cadeaux à Noël ou à la fête des Mères, par exemple. »

François Marcil était aussi un grand-père très dévoué et généreux envers ses petits-enfants. « Il organisait toujours des fêtes réunissant tous les enfants de la famille. Il avait construit une maison dans les arbres de son jardin pour les amuser et il avait confectionné des épouvantails avec le nom de chacun d’entre eux et portant leurs vêtements. »

De précieux legs

À la fin de sa vie, n’ayant plus assez d’énergie, François Marcil ne pouvait plus participer à ses soupers-bénéfice très courus dans les Laurentides comme il l’avait toujours fait. Il a dû en changer la formule parce qu’il ne pouvait plus remercier les donateurs en personne.

« Ce qui nous rend le plus fier, c’est le fait que notre père ait bâti une entreprise de renom au Québec. Et aussi qu’il cherchait toujours à trouver une façon de redonner, que ce soit en organisant des événements philanthropiques ou avec la visite de son jardin », explique Josianne.

Parmi les témoignages reçus par sa famille, les gens qui ont connu François Marcil soulignent aussi ses qualités de mentor et apprécient avoir bénéficié de ses conseils avisés. L’équipe du Sommet Saint-Sauveur a mentionné qu’en organisant ses soupers-bénéfice, l’entrepreneur a tissé des liens entre les différentes entreprises des Laurentides, créant ainsi un réseau d’entraide pour la population de la région. Ce fut un véritable rassembleur en initiant un mouvement et en encourageant ses amis et les autres entrepreneurs à redonner également.

Le Jardin de François

Le Jardin de François était réputé à travers le Québec pour sa beauté. Courtoisie

Son chef-d’œuvre vivant, Le Jardin de François situé à Saint-Sauveur, est reconnu parmi les plus beaux jardins du Québec. Ouvert au public depuis 2010 dans le but de soutenir la lutte contre l’Alzheimer — une cause qui lui était chère — ce domaine de plus de sept acres, souvent comparé aux Jardins de Métis et bordé par la rivière à Simon, abrite plus de 8 000 variétés de fleurs, des arbres bicentenaires et des œuvres artistiques uniques. La mère d’Annie et Josianne étant elle-même atteinte de cette maladie, il tenait à soutenir la recherche dans ce domaine.

Ayant débuté avec les rosiers rustiques de l’État du Maine, François Marcil a développé pendant 30 ans son immense jardin dans tous les recoins de son vaste domaine. « Quand il admirait ses fleurs, il se disait qu’il ne pouvait pas garder cette beauté pour lui seul », confie Josianne.

Merci Monsieur Marcil pour tous les bienfaits que vous avez apportés à la population des Laurentides ainsi que pour la beauté et la chaleur que vous avez répandues autour de vous !


Le paradis de François

Afin de rendre un ultime hommage à François Marcil, la famille invite la population à venir visiter pour une dernière fois Le Jardin de François, situé à Saint-Sauveur, le samedi 23 août 2025, de 9 h à 12 h. L’adresse exacte sera confirmée lors de la réservation. L’événement aura lieu peu importe la météo (le jardin est magnifique même sous la pluie).

Droits d’entrée (dons) : 50 $ par visiteur, remis intégralement à la Société Alzheimer des Laurentides. Les places sont limitées. Réservez dès maintenant sur le site de la Société Alzheimer Laurentides.

Les membres de la famille seront présents pour vous accueillir et partager ce dernier moment de recueillement au cœur de ce lieu unique, qu’il appelait son « aperçu du paradis ».

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