(Photo : Sebastien Fleurant)
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La Recyclerie des matériaux : Le débarras des uns fait le succès des autres

Par Charles Séguin

Dans les vastes locaux de la Recyclerie des matériaux, à Sainte-Agathe-des-Monts, les employés s’affairent à nettoyer, à tester et à remettre en état des articles de tous genres sauvés de l’enfouissement. C’est le temps des ménages du printemps et ils ont du pain sur la planche.

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On a visité une vraie caverne d’Ali Baba à Sainte-Agathe! Ça vaut le détour 😉 #friperie #vintage #midcentury #retro #deco #secondemain #laurentides

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En moyenne, plus d’une demi-tonne de matériaux de construction, de meubles, d’articles de sport, d’outils et de machins de toutes sortes leur est acheminée chaque semaine. Les objets encore fonctionnels sont remis en état et posés directement sur les tablettes de leur boutique. Les invendables sont démantibulés, afin d’en conserver toutes les pièces réutilisables et d’utiliser les matériaux à une autre fin. La quasi-totalité de ce qui entre dans la Recyclerie trouve une seconde vie.

Le magasin est une véritable caverne d’Ali Baba. Avant l’ouverture, les clients font la file pour aller fouiner dans les allées débordantes d’articles utilitaires, insolites ou inusités à bas prix. Les designers branchés à la recherche d’accessoires vintage, les bricoleurs et les familles à revenu modeste y trouvent tous leur compte.

Cet exploit d’économie circulaire est le fruit du travail des personnes vivant avec une limitation fonctionnelle des Laurentides encadrées par Inter Action Travail (IAT). Cet organisme a pour but de favoriser l’inclusion professionnelle et sociale de ces personnes marginalisées. Michel Bélanger, agent de liaison chez IAT, les appelle « ses petites abeilles ».

Services à 360 degrés

« Le travail a une valeur essentielle pour ces gens », explique Michel Bélanger. « On transforme des patterns d’échec en réussite », vante-t-il.

En travaillant dans l’une de ces initiatives, les personnes développent des habiletés pratiques et sociales à leur mesure. Tranquillement, cette transformation s’opère.

Au travail, ces employés sont accompagnés par des intervenants des milieux de la santé, de l’éducation et des services sociaux. Une salle de classe a été aménagée sur place pour des séances d’enseignement.

Ils ont accès au nécessaire pour se faire à manger et de quoi apprendre à effectuer des tâches de tous les jours. L’environnement de travail est pensé pour que chaque apprentissage soit transposable au quotidien.

Les ateliers d’IAT sont aussi un lieu de rencontre et d’échange. « Les employés socialisent et tissent des liens de confiance avec leurs collègues et les personnes-ressources », indique Michel Bélanger. Ils peuvent ainsi évoluer en toute confiance.

Certains ont pour but d’intégrer le marché du travail, une fois leur apprentissage terminé. Pour d’autres, Inter Action Travail est une fin à la hauteur.

Michel Bélanger a comme tâche d’aider ces personnes à trouver un emploi auprès des organisations de la région. « Je connais mon monde et je n’ai aucun mal à vanter leurs mérites », dit-il. « Quand ils nous quittent, ils sont prêts, ils sont autonomes et ils ont les habiletés que recherchent les employeurs. »

Une vraie ruche d’abeilles

En plus de la Recyclerie, IAT fait de la sous-traitance alimentaire et industrielle. Des employés découpent des retailles de bois pour en faire du bois d’allumage qui sera vendu au parc du Mont-Tremblant. D’autres empaquettent des aliments secs pour des entreprises comme Bourassa alimentation ou Les Fumistes, à Val-David.

L’organisme sans but lucratif gère également l’Écocentre de Sainte-Agathe. Des employés s’affairent à la réception et au tri des articles avant qu’ils soient acheminés aux ateliers.

Dans les ateliers de la Recyclerie, ça roule ! Chaque produit est testé, nettoyé et astiqué avant d’aller au magasin. Des employés sont formés pour s’assurer du bon fonctionnement de l’équipement électrique. Des luminaires, des haut-parleurs ou des compresseurs d’air passent entre leurs mains. Les articles en moins bon état sont réparés, transformés ou vendus en pièces détachées.

« Même si tout le monde a le cœur à l’ouvrage, on manque de bras pour tout traiter », explique Jocelyn Roy, directeur général d’Inter Action Travail. La cave et les entrepôts de la Recyclerie débordent de produits qui attendent de trouver leur seconde vie.

« Depuis quelques années, on a vu une réelle augmentation du nombre de produits qu’on reçoit », remarque M. Roy. « Le mot se passe à Sainte-Agathe, et les gens vont à l’écocentre parce qu’ils savent qu’on est là et qu’on réemploie. »

Les employés d’IAT ne manquent donc pas d’ouvrage. Des milliers d’articles sauvés de l’enfouissement continuent d’affluer dans les rayons de la Recyclerie et des personnes marginalisées forgent leur avenir en poursuivant leur intégration sociale et professionnelle.

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